Magistrale?
Oui Eurêka est une œuvre magistrale sur tout les points de vue, le noir et blanc, sépia est magnifique, dès les premières minutes du film on est bluffé par tant de beauté visuelle, nos yeux sont...
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le 23 mai 2011
32 j'aime
Un long et grand voyage initiatique dans un monde autre où le temps semble figé. Mais également un grand et bel hommage au cinéma classique.
Les personnages évoluent dans un monde désertique, matérialisation de leur âme vidée. Le réalisateur filme les corps dans des lieux trop grands, une traversée du désert quasi Fordienne tant les espaces semblent illimités. La caméra ne s'affole jamais, elle prend son temps, elle est objet chirurgical qui sait prendre la peine de s'attarder sur les mouvements, elle gère l'espace-temps... Ce film est une expérience unique, une évasion perpétuelle des sens aux frontières du néant, là où l’œil est témoin à perpétuité, une invitation au voyage.
Film lent, contemplatif, parfois emprunt de fulgurance dans des expositions surréalistes comme ces tableaux où le détail clinquant semble annihilé dans un espace trop grand. Film méthodique car toujours sur le fil du rasoir, jamais prétentieux, toujours contenu. Le road movie y croise le drame existentiel avec des touches empruntent aux codes du thriller horrifique.
Le brassage des genres passe comme une évidente déconstruction-reconstruction de l'objet cinéma, les valeurs se définissent sur l'échelle des sens, traduisent une évidente psychanalyse du primate. Les personnages sont emmenés sur un long chemin de croix qu'il leur faut suivre pour tenter de ne pas succomber au fatalisme de leur destin. Un grand questionnement sur notre destinée, sur notre capacité à la définir, sur les chemins à prendre et ceux à ne pas prendre. Évitant les pièges casse-gueule de ce genre tentative cinématographique, le réalisateur réussit à nous entraîner dans un long trip où nos sens sont mis à l'épreuve sans jamais être brusqués, ou le dosage des genres est si pesé, qu'il en devient presque essentiel de savoir s'attarder sur chaque thème.
Une expérience cinématographique unique dans un noir et blanc d'une beauté digne d'un Mizoguchi, d'une grande bouffée d'air digne de Ford, quelques touches Hitchcockiennes,...
Créée
le 19 mai 2015
Critique lue 251 fois
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