Après la série de 1995 et le film cataclysmique qui la clôture, Hideaki Anno propose son œuvre d'animation dans une version retravaillée techniquement avec ajout d'effets numériques et graphiquement, avec une histoire qui s'annonce réécrite au fur et à mesure que les suites se révèleront.
Evangelion 1.0 : You Are Not Alone, premier film de la tétralogie prévue et actuellement terminée aujourd'hui, reste scénaristiquement fidèle à la série animée. Il comprend visuellement des retouches, notamment pour les mouvements et les apparences des anges, ces créatures gigantesques qui n'ont que le but de détruire la base souterraine de la NERV, ce qui aboutirait à la fin définitive de l'humanité ayant déjà subi le terrible évènement du second impact au début du 21ème siècle. Le personnage principal, le jeune Shinji Ikari, semble moins réservé, ce qui ne l'empêche toujours pas de se rabaisser devant son père qu'il hait, Gendô Ikari.
Le scénario du film connaît de légères modifications, lorsque la supérieure de Shinji intervient pour défendre le jeune pilote qui doute face à Gendô Ikari qui use d'intransigeance envers son fils.
Autre détail qui change : Le corps crucifié de Lilith dans le terminal Dogma est montré et expliqué pour motiver Shinji avant la seconde confrontation contre Ramiel qui l'a gravement blessé avant, enlevant donc tout le mystère qui régnait autour de ce géant cloué révélé dans la seconde moitié de la série originelle.
Misato Katsuragi est toujours aussi canon ! La professeure Ritsuko Akagi n'est pas mal non plus.
Il y a le plaisir de revoir quelques séquences marrantes comme le gag visuel des canettes chez Misato Katsuragi, lorsque Shinji entièrement nu rencontre le pingouin, Pen Pen, dans la salle de bain. J'aime beaucoup ces moments de vie quotidiens loin de la NERV, autant dans la série que dans les films. Oui, ces relations humaines qui se tissent tant bien que mal, ou l'inverse, quand Shinji ne semble pas pouvoir/vouloir surmonter les obstacles dressés devant lui.
Du côté des changements également, l'ordre des anges est décalé d'une place, le troisième, Sachiel, devenant le quatrième et ainsi de suite pour les autres. Les combats sont mieux animés et toujours impressionnants, la palme au dernier assaut ennemi du film, celui de Ramiel, le puissant octaèdre qui prend ici des géométries différentes selon les attaques qu'il lance et dont les rayons font fondre les montagnes. C'est visuellement époustouflant ! Le "bras de fer" entre L'EVA 01, qui est protégée par l'EVA 00 pilotée par la mystérieuse Rei Ayanami, et Ramiel, est superbement servi par le thème épique de Shiro Sagisu titré "Angel Of Doom" dans la B.O. du film. En synchronisation avec la séquence, cela en devient le moment le plus intense de ce premier film du rebuilt d'Evangelion.
Côté émotion, l'attachement que Shinji, grand gamin finalement sensible, ressent petit à petit pour la mystérieuse et peu bavarde Rei Ayanami qui obéit aux ordres sans discuter et portant peu de considération sur elle-même, est un beau moment après la difficile bataille qui se ponctuera par un sourire de l'habituelle inexpressive première élue aux yeux rouges.
Une réussite ? Oui !
"Angel Of Doom" : https://youtu.be/7qr0qFwkSi0