I don't like the way you die, boy.
La fan de la série qui sommeille en moi attendait ce film avec une impatience qui dépasse l'entendement. Toute contente, au retour de la Japan Expo, j'enfourne mon petit DVD tout fraîchement acheté sur le stand Dybex dans mon lecteur. Mais un goût doux-amer me reste dans la bouche après la fin du merveilleux générique d'Utada Hikaru.
Le film commence par une sorte d'orgie visuelle, un énorme fondant au chocolat pour les yeux. Pour l'animation, il n'y a rien à redire, elle est impeccable et le réalisateur s'est vraiment fait plaisir là-dessus. Bon , d'un côté, il était un peu obligé d'envoyer le pâté vu le nombre de scène de combat que comporte ce film qui est au nombre incroyable de deux. Qui plus est profondément éloignée l'une de l'autre.
On pourrait peut-être reprocher cette caméra qui part un peu en sucette par moment, mais ça, c'est pas vraiment gênant.
Nous sommes donc dans le flou total. Tout comme Shinji, tiens. Le personnage principal, c'est un peu le "Watson" de la série, celui qui pose les même questions que le spectateur. Le réalisateur est friand de ce genre de procédé, et j'ai toujours trouvé ce choix plutôt judicieux. Ça enlève cet aspect pompeux que je déteste qu'ont souvent les films/ les séries de science-fiction.
Mais là n'est pas le sujet.
Pour finir sur le plan technique, la musique est superbe, pour ça,il n'y a rien à y redire. Le contexte calme de cet opus lui permet de se développer au mieux et de montrer tous le talent du compositeur.
Venons-en maintenant au point qui m'a, comment dire, un peu plus dérangée.
Le scenario a commencé à prendre un tournant drastique à partir du deuxième opus (que je considère comme le meilleur pour l'instant) mais je pense personnellement que c'est plus bénéfique qu'autre chose. Le premier film qui sentait le réchauffé m'avait plu, mais sans plus. Si on fait un remake d'une oeuvre originale, autant y apporter un bonus, sans quoi l'intérêt de le faire est complètement nul.
Mais si il y a une chose que je n'accepte pas, c'est ce qu'ils ont fait à Kaworu.
NAGISA. FUCKING. KAWORU.
Ce personnage est, pour moi, le meilleur de toute la série. C'est celui qui fait avancer Shinji, celui qui représente la faible lueur d'espoir dans les ténèbres. C'est le seul qui l'aimera inconditionnellement et qui lui témoignera de l'affection de tout l'anime. On peut dire qu'il est plus humain (lol?) que tous les protagonistes de la franchise réunis. C'est donc un personnage important tant au niveau scénaristique que dans l'évolution du personnage principal.
Alors POURQUOI.
Pourquoi avoir enlevé l'émotion que ce duo arrivait à dégager en seulement un seul épisode d'une vingtaine de minutes? L'idée du piano était plutôt bonne, elle permettait aux deux protagonistes de se synchroniser sans que cela se fasse de façon surnaturelle et complètement illogique, mais quand-même. Faire un film lent, je suis d'accord, mais n'enlevez pas l'aspect dramatique siouplé!
Je sais même plus si c'est un spoiler d'en parler, mais CETTE MORT. juste, CETTE MORT. Un court passage de l'Ode à la Joie derrière, histoire de faire frétiller le slip de tous les fans nostalgiques, puis plus rien. Kaworu fait un discours final lamentable et meurt lamentablement. L'épisode 24 était empli de douleur. On la retrouvait dans la voix, dans les mouvements des personnages, et dans la musique. C'était une mort tragique, mais magnifique car elle représentait tout l'amour que portait l'Ange pour Shinji.
Je n'ai même plus envie de parler de la fin, où Shinji finit en loque humaine et où Asuka le ballote dans tous les sens pour le ramener à la vie (en mode "OLOLOL BAKA SHINJI ON AI 2 NOUVO COPIN LOL") , scène qui m'a mise assez mal à l'aise vu ce qu'il venait de se passer juste avant...
Un film dont j'en attendais beaucoup trop, apparemment. J'ai hésite à lui mettre 5, mais la fan d'Eva que je suis avait un trop gros pincement au coeur. Anno, je t'adore et je créerais un autel en ton honneur dans ma chambre si je le pouvais, mais je crois que j'aurais du mal à oublier le traitement que tu a fait subir à Kaworu.
Never forgive.