Bon, c'est l'Odyssée de Pi ou l'histoire de Pi? C'est assez différent de la version originale (Life of Pi) mais les deux traductions retranscrivent bien l'esprit de l'oeuvre. Tirée d'un roman du canadien Yann Martel, cette fable, que dis-je, cette Odyssée vous transportera dans un univers merveilleux, dangereux, bref, magique.
Je suis partie au cinéma avec ma meilleure amie et son petit frère. On aura droit donc à deux tranches d'âges différents (ado et pré-ado). Durant toute la séance, le petit-frère n'a pas arrêté de s'extasier et sa soeur, de gentiment le réprimander. C'est dans ces moments-là qu'on se dit qu'on aurait bien aimé rester enfant pour pouvoir s'extasier devant la beauté des choses en se foutant royalement de l'avis des gens.
Car oui, ce film est beau. Putain de beau, même. On en prend plein les yeux, les oreilles, et le coeur, aussi. Un film beau dans tous les sens du terme, c'est rare de nos jours. Mais ça existe toujours, et heureusement.
Le film réalise une superbe prouesse technique et ce , tout son long (OMG ce tigre, OMG ce reflet sur l'eau juste parfait, OMG cette baleine bon sang!). Mais l'oeuvre est aussi belle par son scénario rempli de poésie. Ce film nous transmet des valeurs qu'on a tendance à oublier et dont il est bon de se souvenir. C'est une véritable ode à la joie que nous offre Ang Lee.
La bande sonore, quant à elle, est plutôt discrète, mais quand on prend le temps d'écouter l'OST, elle est tout aussi magnifique que les éléments précédents. Quoi de mieux pour ouvrir un film aussi onirique que le doux "Pi's Lullaby" ? Le tout est sublimé par un jeu d'acteur impeccable de la part de Suraj Sharma, qui nous offre ici un jeu juste et touchant.
Plusieurs émotions viennent nous percuter de plein fouet: On sourit, on rit même, parfois, on pleure aussi. On ne sort pas de la salle sans avoir été un minimum ému.
Bien sûr, il y a des points noirs. Mais évidemment, ils ne sont là que parce que j'ai lu le livre avant. Je crois que si je ne l'avais pas fait, ce film serait actuellement mon préféré.
2:07 de film. Pour moi c'est trop peu. Trop peu pour retranscrire les émotions du livre, trop peu pour assimiler les sentiments de Pi, trop peu pour ajouter des détails importants. Car oui: certains détails un peu "lugubres" ont étés supprimés (je ne vais pas spoiler). La détresse du Pi du roman se retrouve moins dans l'oeuvre de Ang Lee. Ce dernier nous offre une version un peu édulcorée du récit philosophique de Yann Martel. Mais on va pas lui en vouloir, hein. C'est du tout-public.
Bref, on ressort de la salle des étoiles plein les yeux et plein la tête. Bien que le film n'ai pas ce même impact psychologique que le roman, il reste néanmoins un enchantement pour petits et grands.
"Dans les instants d'émerveillement, on parvient aisément à sortir de la petitesse, à élever son esprit aux dimensions de l'univers jusqu'à embrasser le tonnerre et le murmure, le bon et le mauvais, le proche et le lointain." - Yann Martel
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