Le film plus célèbre de Mankiewicz, nommé 14 fois aux Oscars (record égalé plus tard par Titanic) et vainqueur dans 6 catégories dont celles de meilleur film et meilleur réalisateur. Mankiewicz est très à l'aise dans ce monde du théâtre qu'il connait parfaitement et le portrait de deux archétypes : -l'actrice célèbre et vieillissante, la débutante aux dents longues-, lui permet de livrer une vision ironique et caustique de la société américaine dans son ensemble où l'arrivisme, la fragilité psychologique, la tendance à la paranoïa, la peur du vieillissement et de la confrontation avec soi-même sont les caractéristiques essentielles. Sur le plan formel, c'est éblouissant, avec pas moins de 7 récits en flashback qui se succèdent uniquement via la voix des narrateurs, le cinéaste ayant dédaigné de faire des retours au présent qui auraient alourdi la construction. Chez Mankiewicz, parfois injustement accusé de théâtralité, la parole est une arme souvent bien plus efficace que l'image.
Pour ma part, si j'apprécie la virtuosité du film, je le trouve moins émouvant que Le fantôme de Mme Muir, Chaînes conjugales ou La comtesse aux pieds nus, et le place donc un petit cran en-dessous.
Il s'agit du 7ème film de Marilyn qui n'apparait qu'en 9ème position au générique.