Everest est une grosse claque qui vous prend à la figure comme un blizzard de haute montagne. Everest est un film puissant parce que très bien réalisé et basé sur des faits réels, et touchant parce que très psychologique.


La montagne comme on l'a rarement vue


Everest vous plonge dans les montagnes népalaises comme si vous y étiez. Les prises de vues sont magnifiques, amplifiées par une 3D qui donne le vertige ou vous fait cligner des yeux quand la tempête arrive. Ajoutez à cela une bande son cataclysmique (la puissance sonore de la tempête est scotchante) et une musique du niveau de la BO de Gladiator et vous êtes avec les personnages, luttant sous la neige.


Prochaine canicule l'été prochain, je remate Everest et je suis sûr de frissonner devant ma télé.


Je cherche un autre film sur la montagne qui m'a immergé à ce point, mais je ne trouve pas.


Une belle brochette d'acteurs


Le casting est incroyable avec les meilleures gueules d'Hollywood réunies: Jason Clarke, Josh Brolin, John Hawkes, Robin Wright, Michael Kelly, Sam Worthington, Keira Knightley, Emily Watson, et Jake Gyllenhaal, n'en jetez plus !


Chacun joue parfaitement leurs rôles, avec une petite déception envers les personnages de Jake Gyllenhaal, Sam Worthington et Ingvar Eggert Sigurðsson (celui qui joue le russe) qui auraient pu être plus creusé. Surtout pour le russe qui est finalement le vrai héros du film.


L'effet de gel en psychologie


J'avoue le jeu de mot nul, mais de circonstance. Les protagonistes font l'ascension tous pour des raisons différentes, le plus souvent lié à l'égo, mais tous tentent de dépasser leurs limites parfois au péril de leurs vies. Ceux qui ne connaissent pas leurs limites et se forcent à réaliser leur rêve au delà de ces limites sont condamnés. Et la cause principale est cet effet de gel: "j'en ai tellement bavé pour arriver là et je suis si près du but que je ne peux pas renoncer maintenant".


La force du film est de montrer ce processus psychologique, en sus des images magnifiques de haute montagne.


Everest is business


Le film montre que la deuxième cause de la catastrophe est que l'Everest est devenu au fil des années un business juteux et lucratif.


Trop de monde tente l'ascension sur une courte période, ce qui provoque embouteillages (en 2012 jusqu'à 200 alpinistes faisaient le queue sur la dernière section, ce qui a provoqué des morts) et pollution dans un des lieux les plus désert et hostile de la planète. Les sociétés organisatrices prennent des clients pas toujours au niveau et les sherpas et les guides risquent leurs vies afin de les aider ou juste les sauver de leur effet de gel.


Tout est bien retranscrit, sauf peut être la pollution (Jason Clarke ramasse 3 paquets de chips), les nombreux cadavres qui jonchent le chemins vers le sommet et qu'on ne peut pas récupérer (on en voit juste un) et le rôle primordial des sherpas qui préparent les cordées et échelles et risquent leur vies pour en fin de compte quelques occidentaux fortunés (jusqu'à 200,000 dollars pour une ascension) rêveurs ou mégalos (il est fait mention d'un accident et on voit un sherpa redescendre en piteux état).


Conclusion


Everest est presque plus un film psychologique qu'un film de catastrophe. A la question "mais pourquoi grimper l'Everest" chaque spectateur repartira avec son jugement, tout comme chaque personnage de l’histoire avait ses raisons de tenter l'ascension.


Si vous voulez approfondir


La catastrophe (le lien anglais est beaucoup plus détaillé)


Les controverses sur le business, l'éthique, l'abandon des cadavres et la pollution

LeReveur
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le 14 oct. 2015

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Le Rêveur

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