Mélo apaisé
Sept ans après son dernier film de fiction, et après deux documentaires, le grand cinéaste allemand Wim Wenders revient à la fiction en 2015 avec Every thing will be fine, un mélodrame qui sait...
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le 14 avr. 2020
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Dur de se dire qu' Every Thing Will be Fine est l'oeuvre d'un réalisateur aussi doué que Wenders. Assez productif, l'allemand nous livre ici son retour à la fiction après quelques magnifiques documentaires. Et il semble ne pas retrouver toutes ses capacités d'un coup.
Long drame profond, le film se révèle pour autant bien plus interessant et riche qu'il n'y paraît. A partir d'une intrigue simplissime, Wenders arrive à bâtir un film large, souvent maladroit, mais qui se révèle par sa force et son style.
Chaque acteur, tous aussi bons qu'originaux y joue une partition grave, chacun dans son style. James Franco avec la vitalité d'une racine, Charlotte Gainsbourg avec la pâleur et la dépression qui lui va si bien, toute en chuchotements et effondrements sentimentaux, la trop rare Marie-Josée Croze qui joue, à ma connaissance, son premier rôle anglophone et la brillante mais ici trop peu exploitée Rachel Macadams. Dommage ici que l'histoire se concentre sur les acteurs qui ont le moins de choses à dire...
Le film alterne inégalement scènes extrêmement maladroites et passages de pure beauté. Pourtant, là où il brille, c'est dans son traitement du temps qui ici bouleverse les codes.
On peut ainsi sauter en un fondu noir une période de 4 ans tout en assistant à des scènes volontairement longues et interminables, se concentrant sur, par exemple, le héros attendant, ou marchant, etc.
Mais à l'instar d'une intrigue vite lassante, nous montrant des personnages en constante remise en question, se morfondant dans leur malheur, ne cessant de ressaser les douleurs passées, le style vient ici sauver une grande part des choses. Benoît Debie, que l'on ne cesse d'acclamer pour Lost River mais dont on oublie totalement la présence dans ce film, livre ici un travail merveilleux, mêlant jeux de reflets et de couleurs et s'appuyant sur une 3D étonnament solide, bien plus utile qu'on peut le dire, créatrice d'une ambiance merveilleuse et sur la caméra tiquée de son réalisateur, accumulant travellings compensés (créant un excellent effet avec la 3D) et allers retours permanents autour des acteurs.
Oeuvre originale et surprenante, Every Thing Will Be Fine est une des surprises de cette année.
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Créée
le 24 avr. 2015
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