Injustement méconnu, et surtout en France où il n'est même pas sorti en salles, Everybody's Fine est bien plus intéressant et digne d'intérêt qu'il n'y parait.
Narrant l'histoire d'un veuf retraité qui cherche à renouer, non sans difficultés, le contact avec ses enfants, Everybody's Fine, malgré un scénario basique, aborde de nombreux thèmes tels que les secrets de famille, la réussite professionnelle, le veuvage ou encore le rapport à la vieillesse. Peut-être d'ailleurs que le film effleure beaucoup de thématiques (trop?) sans vraiment les explorer.
Malgré ce reproche, il faut souligner la pertinence de la critique de nos sociétés contemporaines et ultra connectés où l'Homme n'est pourtant pas à l'abri de la solitude et du délaissement. Ce paradoxe est parfaitement visible à travers le contraste entre le métier de Frank (raccorder des fils électriques) et le manque de communications et de relations avec sa famille...
Avouons tout de même que le film doit beaucoup à son casting de haute volée et surtout à Robert de Niro. Loin de son registre de prédilection, ce dernier incarne à la perfection ce vieil homme bienveillant mais dépassé par ce monde moderne où l'altruisme n'est pas le bienvenu.
Si le personnage qu'il incarne est en décalage dans tous les sens du terme, y compris en décalage horaire (c.f. scène du bus), Robert De Niro démontre que l'heure de la retraite n'a pas sonné et que son jeu d'acteur est toujours en concordance avec les attentes du cinéma.
Le caractère impersonnel de la réalisation et le manque de subtilité ne parviendront pas à saper les qualités indéniables de ce drame sans prétention.