Everybody wants some est dans la droite lignée de Dazed and Confused, une autre film de Richard Linklater. J'avais plutôt apprécié ce dernier. Malgré ses clichés et ses facilités, il avait réussi à titiller chez moi une fibre nostalgique alors que je n'ai pas connu ce pays et encore moins cette époque. Je pensais retrouver ce même sentiment de douce mélancolie avec Everybody wants some, qui raconte grosso-modo la même chose que Dazed and Confused. J'ai été plutôt déçu.
Je ne sais pas si une question d'états d'esprit dans lequel j'étais au moment de regarder ces deux films, ou si ces derniers sont vraiment différents. Car avec du recul, je réalise que tous les défauts de ce film, on les retrouve également dans dazed and confused.
Mais je pense surtout que la personnalités des personnages a grandement joué dans mon appréciation du film. Dans Dazed and Confused, Richard Linklater peint une galerie de portrait tous différents. Et bien qu'archétypaux, ses personnages possède un finalement un peu de profondeur. Ici, l'action se déroule au sein d'une équipe de baseball universitaire vivant tous ensemble en collocation. Autrement dit, tous les personnages de ce film (je dis bien TOUS) sont des gros beaufs testostéroné, dont les sujets de conversation se limite aux chattes, à leur bittes et aux baseball. Je déteste ce genre de mecs et les valeurs qu'ils véhiculent. Ce truc très américain de "devenir un winner". L'intégration à tout prix. Trainer avec les bonnes personnes et suivre le groupe comme un mouton pour ne pas devenir "un looser". Ces sortes de castes ou le sport que tu fais et les options que tu as choisi sont censé définir ta personnalité et les gens avec qui tu dois sortir. Bref, tout cela me débecte et Richard Linklater semble faire l’apologie de tous les trucs cités plus haut, sans la moindre nuance ou critique. Je pensais que cette apparence de gros beauf n'était qu'une carapace et que sous ces muscles saillant et ses moustaches ridicules allait apparaître au fur et à mesure une personnalité plus complexe. Plus humaine. Mais non. Ces gros fils de putes qui se complaisent dans l'humiliation des plus faibles et dans la vantardise, restent des gros fils de pute tout du long et sont même récompensés de leur agissement par une sorte de bonheur insouciant.
Visuellement, je reste perplexe quand à la direction artistique globale. Je n'ai pas connu les années 80, donc peut-être que je me trompe, mais les costumes m'ont plus fait l'effet d'une soirée déguisée spéciale 80ies que de vrais vêtements porté par des vrais gens. Les moustaches, les lunettes, les mini-shorts, les t-shirts trop petits, je sais que tout cela existaient à l'époque. Mais là ça sonne faux comme dans un sketch du Palmashow. On a perpétuellement l'impression que la moustache d'un des personnages va subitement s'envoler.
La BO reste selon moi, l'unique point positif de ce film. Mais difficile de se louper quand on ressort tous les tubes ultra-connu de l'époque.
Au vue des critiques plus que positive, je me dis que je suis peut-être passé à coté du film? Trop focalisé sur la personnalité des personnages, sans doute ai-je occulté des points plus positifs et des thématiques plus intéressante que les simples histoires de bites d'une poignée de douchebags. Mais toujours est-il que pour moi, Everybody wants some, n'est rien de plus qu'un film de beauf.