Ça commence de manière lourde, très maladroite avec cette scène près de la piscine mettant en scène la petite nièce. Le thème est annoncé: la communication contrariée entre les êtres, sujet central chez Maren Ade. Puis on passe au morceau de gingembre sculpté et du cri puéril qu'il génère, pour rebondir sur des questions aussi légères qu'une armoire normande: "Tu me trouves viril ?" (après avoir maquillé son homme), "Tu me hais quelques fois ?".
Gitti est mignonne comme tout dans sa posture candide (on pense un peu à Marlène Jobert !) et dans ses efforts pour dénouer les difficultés de son couple naissant (scène très touchante où elle s'imagine autre pour mieux comprendre son copain "Je pense qu si j'étais différente, je pourrais te connaitre autrement"). Lui n'est pas très bien défini, hormis d'être antipathique et soi-disant "idéaliste" (pas pragmatique). Idem pour le ressort autour du couple conventionnel, "plus" expérimenté, qui peine à condenser du sens, hormis d'être un contre-modèle (l'homme qui sort sérieusement "Les femmes enceintes sont ennuyeuses"...sa femme qui se marre !!! ).
Les personnages sont confus, l'immaturité des jeunes conjoints marque en revanche leur relation. Elle se cherche, quitte à emprunter des attitudes qui ne lui ressemblent pas. Lui est véritablement "au stade foetal", incapable d'analyser, d'écouter leur histoire nouvelle (se précipite, dans une jolie scène, pour l'enlacer voluptueusement en guise de réponse, alors qu'elle lui confie "J'ai si peur de te perdre !", sans parler du poutou ventral cherchant à rétablir la communication dans la scène finale, alors qu'il la sait feindre l'évanouissement).
Ils auraient mieux fait de partir en bâteau, quoique...!