Everything beautiful is far away, traduisez Toutes les belles choses sont loin.
Vous avez 1h30.
C'est ce qui a du se passer dans la tête de Pete Ohs et Andrea Sisso, les réalisateurs de ce sand trip déambulatoire.
Lernert trace son chemin avec pour seul compagnie, la tête inanimée du robot qu'il avait construit pour l'accompagner dans ce voyage en plein désert. En quelle année ? Sur quelle planète ? Nous n'en saurons rien. Il s'agit d'un futur dans lequel les machines ne font pas exception, un futur où les villes rassemblent et où des dunes à perte de vue semblent être le seul paysage des plus aventureux. Lernert en fait partie. Pointilleux, méticuleux, ordonné, attentif, organisé, il se consacre uniquement à sa survie dans ce milieu hostile, jusqu'au jour où il tombe sur Rolla.
Rolla est insouciante, imprévisible et dangereuse aux yeux de Lernert et pourtant, ils vont accepter l'un comme l'autre de faire un bout de chemin ensemble, à la recherche du lac de cristal. Ils seront aidés dans leur voyage par Susan, narratrice, androïde et assistante personnelle de Lernert.
Derrière ce synopsis se dissimule à peine (ironie) une dissertation de philosophie sans nuances, nos deux antagonistes portant en chacun d'eux une vision cartésienne et différente de la vie. Leur voyage dans cette immensité est une opportunité pour Lernert, une opportunité de confrontations, d'échanges et de remises en questions face à la spontanéité de Rolla. Une quête un brin inintéressante en somme.
Pourtant, l'objet est assez singulier pour ne pas s'évaporer totalement devant nos yeux. Les images d'abord, cette lumière presque éblouissante et cette clarté. Le désert est véritablement un être à part entière dans ce voyage et c'est peut-être finalement lui le plus intéressant. La musique, sorte d'électro sautillante, presque ingénue rajoute au caractère de l'ensemble. On sent l'envie de créer quelque chose de sincère malgré les défauts et on a finalement l'impression de regarder le projet de fin d'année de deux étudiants.
Un film qui a donc le mérite de présenter quelque chose de différent même s'il ne joue pas toutes ses cartes correctement. Lorsqu'on a posé les yeux dessus, la curiosité fait le reste et on découvre malheureusement les banalités derrière quelques bonnes trouvailles.