La fausse naïveté qui nous entraîne dans cette fable intimiste du monde asiatique n'a pas réussi à me convaincre. Trop de surjeu, de clins d'yeux aux spectateurs, d'autosatisfaction pour nous conter des banalités pétries de clichés. L'intrigue consiste essentiellement pour la protagoniste, en l'acceptation de l'homosexualité de sa fille sans oublier de gérer ses impôts.
Et ce qui devrait nous sortir de l'ennui, c'est le nouvellement incontournable "multivers", gouffre sans fond pour l'imagination et qui au final ennuie par son absence de limite, nous laisse en fait tourner en rond dans un décor changeant.
Car, qu'est-ce que cette histoire de multivers, où tout, son contraire et l'infini des possibilités intermédiaires se déroule simultanément ? C'est le triomphe de l'égocentrisme, avec l'espèce de certitude que, pendant que ça rame ici, on est comblé ailleurs. Une sorte d'opium du peuple qui nourri les rêves de réussite en paralysant l'action.
Et nous voilà en route vers cette nouvelle normalité qui s'appuie sur le fait qu'on ne comprend rien et qu'on peut donc inventer du sens, ce qu'on fait depuis toujours mais avec l'impression de s'approcher de la connaissance. Ici, on quitte la sphère de la connaissance pour se reposer sur les modélisations et le monde quantique a donné quelques signes tels qu'on peut se lâcher sur la question.
Sans que rien jamais n'ai pu démontrer l'existence de multivers, cette proposition scientifique aux atours séduisants fait visiblement partie du nouveau cahier des charges hollywoodien...