Everything everywhere all at once : un bordel organisé

Ce film est sûrement l’un des films les plus tarés que j’ai vu de mon année, voir de ma vie jusqu’à présent. Et pourtant une fois que l’on se laisse porter, on passe un super moment, à rire énormément et parfois même à nous émouvoir. Il nous fait passer par une palette d’émotions.

Tel un manège à sensation, on se sentira bousculé dans tous les sens, et parfois avec un trop plein et des hauts le cœur avant d’y voir clair à la fin mais seulement à la fin.


Mais ça raconte quoi au final ?

C’est l’histoire d’Evelyn Wang marié à Waymond et qui tiennent tous deux une laverie. Cette dernière est à bout, elle trouve que sa vie c’est de la merde (texto dans le film) et veut divorcer. C’est alors qu’elle fait la connaissance d’Alpha Waymond, une version alternative de son mari et lui explique telle une furie qui débarque de nulle part qu’il existe de nombreux univers parallèles et qu'ils ont besoin d'elle pour combattre un chaos qui ronge les univers.


Voilà, en dire plus serait vous gâcher l’expérience de ce film. Le film regorge d’idées visuelles et passe par tous un tas de styles différents (arts martiaux, cartoon, action, comédie, drame familial). Avec une telle profusion, il faut s’accrocher. Si on peut parfois se sentir perdu, une fois qu’on comprend le sous texte du film, on se rend compte à ce moment à quel point ce film est brillant. Comme quoi avec peu d'argent (25 millions de $ et à titre de comparaison, Doctor Strange 2 a couté 200 millions, soit dix fois plus pour dix fois moins d'ambition et renouveau que Everything Everywhere all at Once) et confié entre de bonnes mains il est encore possible de proposer des choses nouvelles dans le secteur de la SF et des fictions gravitant autour des supers héros.


Spoiler : mon interprétation du sous texte

Au final le film raconte la relation conflictuelle entre Evelyn et sa fille Joy. Le donut crée par sa fille à la forme donc d’un cercle dans lequel elle a mis toutes ses émotions et qui a fini par créer un typhon prêt à engloutir tout sur son passage. Et ce donut est en fait à la fois le problème et la solution, tout en étant l’élément ayant le plus de sens cachés.

Pour Joy, il ne sert à rien de continuer à vivre puisque la vie n’a aucun sens, donc après avoir expérimenté la vie sous toutes ses coutures, mieux vaut se laisser emporter par le donut, le chaos.

Pour Evelyn c’est tout le contraire. La vie peut parfois paraître bordélique mais ce qui lui donne son sel, et son sens ce sont les petits moments de bonheur partagés avec ses proches. Elle tente donc de continuer à vivre avec amour et cela elle le comprend grâce à son mari Waymond. Tout au long de sa vie, Evelyn a passé son temps à penser qu’elle était une ratée.

Une ratée pour avoir préférer suivre un raté en abandonnant ses parents. Une ratée d’avoir un boulot merdique et sans intérêt qui n’arrivent pas à lui payer ses impôts. Elle a en permanence regretté son choix et s’est toujours demandé ce qu’aurait été sa vie si elle n’avait pas suivi Waymond.

Et bien ses choix elle les survolent à travers tout le film et lorsque sa fille lui dit « tu pourrais être partout, ce que tu veux tout à la fois. Pourquoi choisi tu d’être là »

Et c’est vrai quelle pourrait être « ce qu’elle veut, partout, tout à la fois » Mais c’est aussi parce que elle a expérimenté ses infinités de possibilités qu’elle sait que ce qu’elle préfère c’est d’être là, dans l’instant présent avec ses proches et passer son temps à leur apporter de l’amour, tout simplement.

Le donut a alors une tout autre signification : celui du cercle de la vie où le temps passe et où il faut profiter de chaque instant, et de chaque personne sans perdre le temps de regarder derrière soi et au contraire toujours avancer. Car la vie est trop courte pour vivre dans les regrets ou dans le doute.

AlbertoJ
8
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le 12 sept. 2022

Critique lue 41 fois

Alberto_J

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