Promenons-nous dans les bois
Filmé à la première personne avec un simple appareil photo, Evidence nous fait revivre les aventures de 4 amis partis camper en forêt dans le cadre d'un documentaire amateur. Peu de temps après avoir installé leur bivouac, ils vont entendre des cris stridents et voir des ombres bouger dans les bois...
Comme vous l'aurez deviné, la filiation avec le projet Blair Witch est flagrante, et pendant 45 minutes, Evidence s'avère palpitant et stressant à souhait. Pendant cette première partie du film, le réalisateur a pris le parti de suggérer les choses plutôt que de les montrer, et pour peu que vous soyez client de ce genre cinématographique, je vous garantis quelques sursauts.
Malheureusement, après environ trois quarts d'heure, le film change brutalement d'orientation pour lorgner vers l'action à outrance, quelque part entre Left 4 Dead, REC et Cloverfield. Les personnages passent leur temps à courir, la caméra tremble dans tous les sens, et des scènes plus surréalistes les unes que les autres s'enchaînent à un rythme effréné. On n'y comprend alors plus grand chose, et Howie Askins délaisse ses 4 personnages pour jouer dans la surenchère gore. Cela reste assez plaisant à regarder, les nombreux indices disséminés ça et là demandent une réelle implication du spectateur, mais la coupure avec le début du film est bien trop marquée. Contrairement à un Blair Witch qui restait relativement plausible dans le déroulement de sa trame, l'explication avancée est ici tellement aberrante qu'on finit par se désintéresser totalement du sort des protagonistes.
Au final, Evidence est un beau gâchis. Le début du film laissait entrevoir un vrai potentiel, mais à trop vouloir jouer dans la surenchère, le réalisateur s'est quelque peu perdu en route.