Pour ceux et celles ayant eux la chance de le découvrir lors de sa sortie, "Evil dead" fut pour la plupart un véritable électrochoc, la preuve irréfutable que l'on pouvait faire autre chose qu'un film d'auteur en noir et blanc avec à peine plus de 350 000 dollars en poche et en découdre avec des productions horrifiques bien plus friquées.

Pur film de sales gosses et révélation d'un immense cinéaste en devenir, "Evil dead" est un concentré de mauvais goût parfaitement assumé, grand 8 outrancier vous arrosant d'ectolitres de sang jusqu'à l'étouffement, finalement moins flippant que dérangeant (la scène du viol à base de... branches), où le second degré n'est jamais vraiment bien loin.

D'une liberté totale et d'une fraîcheur galvanisante, le premier film de Sam Raimi réussit également l'exploit de s'affranchir de toute règle cinématographique, explosant les limites du cadrage, constituant pour le coup un tour de force technique indéniable par rapport à son modeste budget.

Inventant quasiment un sous-genre à lui seul (le film de "jeunes branleurs trouvant le moyen de s'isoler dans une cabane en forêt où il n'y a pas un seul gadjo à moins de trente kilomètres et qui vont tous se faire bouffer"), "Evil dead" pourra paraître totalement puéril et insupportable à beaucoup qui pointeront du doigt son amateurisme, que ce soit dans son interprétation inégale (s'ils font tous preuve d'une implication physique exemplaire, seul Bruce Campbell tire son épingle du jeu) ou dans ses maquillages fauchés.

Des défauts évidents mais qui n'enlèvent rien à l'importance qu'à "Evil dead" dans le cinéma actuel, représentant d'une époque libre et rebelle, celle où l'on se passait des VHS piratées sous le manteau pour ne pas se faire guauler par les parents, où l'on n'hésitait pas à bousculer l'ordre établie.
Gand-Alf

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