Sam Raimi nous propose la suite d’Evil Dead. Une suite, vraiment ? C’est en tout cas ce que nous apprend le titre, Evil Dead II, mais, selon moi, il s’agit plutôt d’un film à mi-chemin entre la suite et la relecture. En effet, le film nous donne le sentiment d’un Evil Dead revu et corrigé, pour le meilleur et surtout pour le pire, avec, dans les grandes lignes, les mêmes événements qui nous sont de nouveau racontés, mais dans une production qui bénéficie de plus de moyens, comme si finalement le réalisateur avait souhaité peaufiner le film de ses rêves.
Pour ce qui est de l’histoire, c’est pratiquement la même que celle du premier film (à quelques détails prêts). On a le sentiment d'un désaveu étrange envers tous les événements racontés auparavant, comme si finalement le premier film n'avait jamais existé. Ainsi, ce pauvre Ash retourne avec sa copine dans la cabane au fond de la forêt, en oubliant parfaitement qu’il s’y est déjà rendu par le passé et qu’il y a vécu un véritable enfer, une amnésie qui bien sûr n’est jamais justifiée par le récit. Très étrange, et très pratique...
Les nouveaux personnages font leur entrée pour devenir de nouvelles victimes du démon, ils ne brillent ni par leurs intelligences ni par leurs identités. Les nouvelles scènes d’horreur sont toujours aussi gores. L’ambiance est glauque, et beaucoup plus grotesque que dans le premier film. On ne sait plus si on regarde un véritable film d’horreur ou une parodie, tant l’histoire, l’intrigue et l’action sont risibles.
En définitive, j’ai apprécié le premier film, et je ne comprends pas trop l’intérêt de cette suite, si ce n’est de mettre en place le cadre spatial du troisième film. Au passage, je tiens à dire que j’ai trouvé la conclusion complètement What the Fuck ! Sam Raimi s’est vraiment laissé aller.
Si Evil Dead trouvait sa place de justesse parmi les chefs d’œuvres du cinéma, grâce à son importance au sein du genre horreur/épouvante, on ne saurait réserver le même traitement à cette suite facile, malgré sa popularité.