Prenant la forme d'un huis clos, Ex Machina proposait une réflexion très intéressante sur la notion de ce qui fait l'humanité et de comment l'IA pourrait arriver à la surpasser. On pourrait même voir ce film comme un essai philosophique sur la nature de ce qui fait la conscience humaine et à quel point cette conscience peut affecter ses créations jusqu'à lui apporter une réelle conscience. Tout le film reposait sur l'interaction entre ces trois protagonistes, d'un côté Nathan qui incarnait la figure du créateur aussi arrogant que paranoïaque, Caleb qui représentait le cobaye involontaire destiné à mettre à l'épreuve sa créature et Ava qui symbolisait la tentation de Caleb sous la forme d'un robot empruntant l'apparence d'une femme séduisante. Et il faut bien dire que l'alchimie fonctionnait plutôt bien entre les trois protagonistes et qu'Alex Garland prenait un malin plaisir à brouiller les pistes jusqu'au dénouement final que je me garderais bien de vous révéler ici. On obtenait en conclusion un premier long métrage plutôt bien ficelé malgré la modestie évidente de ses moyens qui le confinait à un récit dans un lieu isolé mettant en scène un petit nombre de personnages mais c'est justement de cette épure que ressortait des thématiques fortes comme la conscience, l'interactivité, la duplicité et la singularité. À voir si vous aimez les exercices de style malins et habilement troussés se rapprochant grandement de l'essai philosophique.