Les thèmes abordés sont parfaitement d'actualité, la symbolique est en place, le sujet me tient particulièrement à cœur. Malheureusement, la mise en scène est d'une transparence et d'une platitude qui déçoit beaucoup.
La scène où Caleb se demande si lui-même n'est pas un robot, la part d'érotisme, la découverte des anciennes versions de l'IA... tout est sous-exploité. Beaucoup de potentiel, quelques plans bien inspirés au milieu d'un ensemble trop scolaire. C'est pas mauvais, le film a des qualités... mais c'est propre lisse et plat, sans aucune faute, mais sans aucune touche d'inspiration non plus, tant dans l'esthétique que dans le scénario, dont les renversements font de bien maigres vagues sur le lac endormi.
Alex Garland veut être puissant, on sent qu'il veut réaliser quelque chose de grandiose, mais il propose finalement un film superficiel, qui essaie de se prendre pour ce qu'il n'est pas. Sa réalisation impeccable et professionnelle devrait donner beaucoup de puissance aux thématiques traitées. Pourtant, chaque début d'excitation du spectateur est finalement frustré, chaque moment bien inspiré se retrouve écourté, sabré. Un vrai Coitus Interruptus.
Ava veut s'échapper, très bien. Mais elle possède une autonomie de quelques heures. Sans les plaques à induction spéciales de son labo, elle fait comment pour se recharger ? Elle sera à plat bien avant de trouver une solution. Des incohérences comme ça pour un réalisateur dont le premier métier est scénariste, c'est étonnant.
Mon conseil : regardez plutôt "HER" de Spike Jonze, sur le même thème, mais beaucoup plus puissant.