A part un Oscar Isaac magnétique le film est un peu trop convaincu de l'efficacité de son pitch initial et de ses effets pour oser prendre de vrai risque et envoyer son histoire plus loin.
Même si je n'ai rien contre ce genre de huis clos "à dialogues" d'ordinaire, Ex machina alterne ici bien trop mécaniquement les scènes de face à face entre les deux génies, puis entre le génie gentil et l'IA, sans que les confrontations ne soient assez malines ou mindfuck pour que le tout prenne une vraie ampleur. Les dialogues ne sont au final que fonctionnels et ne servent qu'à dérouler machinalement l'histoire et la psychologie trop archétypale des personnages. Comme Whiplash qui répétait ses idées et effets de mise en scène jusqu'au bout, on se retrouve avec un film qui aurai été bien plus efficace, et aurai semblé bien plus brillant, en moyen métrage que dans ce format long un peu trop poseur pour convaincre.
Il en va de même pour les réflexions métaphysico-philosisophico-mes-couilles qu'imposent le genre du film d'IA : ici la réflexion assez balourde ne vole pas très haut et elle est surtout à mille lieux de la délicatesse et l'humanité de Her sorti l'an dernier sur le même sujet.
On imagine assez bien que le travail de documentation et de réflexion de l'auteur n'a dut se limiter qu'à se dire assit sur ses toilettes : " Tiens! Et si on disait que mon IA elle venait de l'agglomérat de toutes nos requêtes de moteurs de recherches ! Ah oui c'est bien ça, c'est dans l'air du temps en plus, ça fait sérieux, crédible et tout ..." Le reste du travail étant laissé au décorateur d’intérieur du film et aux types des effets spéciaux (encore eux).
Au final le tout n'est pas méchant,ni pas vraiment mauvais non plus, mais tout de même, on vaut mieux que ça et la SF aussi. Non ?