Ex Machina traite d'un sujet assez commun, mais de façon unique. Le film ne nous bombarde pas d'effets numériques ou de scènes d'actions superficielles (bien que les effets spéciaux soient exceptionnels). A la place, son intérêt et sa beauté se trouvent dans les performances subtiles et nuancées de son casting minimaliste alors que le film se penche sur la signification, sur ce qu'est un être humain.
Les scènes de dialogues, calmes, entre deux personnages ressortent à l'écran avec beaucoup d'impact, leur donnant un côté austère, doux et innocent, ou à l'inverse terrible, voire effrayant, grâce à une maitrise impeccable des sons et lumières. En effet, Garland parcourt toute la gamme des émotions, le film est parfois étonnamment drôle et d'autres fois déchirant alors que le script ne cesse de nous surprendre par des retournements de situation pour le moins inattendus.
Les performances sont excellentes, en particulier Alicia Vikander qui joue la séduisante Ava. Ses mouvements précis - sa démarche, sa façon de se tenir ou de se courber pour enfiler ses bas - ont cette légère nuance un brin dérangeante qui suggère un squelette mécanique, et pourtant elle est envoûtante au possible. On comprend aisément la situation difficile à laquelle Caleb fait face alors qu'elle commence à montrer des signes d'intérêt pour lui.
Domhnall Gleeson, justement, délivre une belle performance en tant que Caleb. Les dialogues 'font vrai' et sont loin des clichés. Le rythme est maîtrisé, bien qu'une ou deux scènes soient plus lentes que nécessaires à mes yeux.
La fin ne satisfera probablement pas tout le monde et j'admets qu'elle m'a laissée un peu froide, mais elle m'a assurément surprise. Au final, j'ai trouvé ce film à la fois captivant et dérangeant.