Jusqu’à présent connu pour avoir écrit le scénario de 28 jours plus tard et de Sunshine, Alex Garland réalise son premier long métrage avec Ex Machina. Un premier essai qui s’avère concluant avec, à la clef, un film de bonne qualité et l’Oscar des meilleurs effets visuels.


En remportant un concours dans son entreprise informatique, Blue Book, le jeune Caleb obtient un ticket pour passer une semaine avec le PDG de la société, Nathan. Sa maison, isolée dans une zone montagneuse, renferme un secret bien gardé, la présence d'Ava, une intelligence artificielle créée par Nathan. Caleb va en réalité participer à une expérience dont le but est de déterminer si cet androïde possède ou non une conscience.


Ex Machina possède un esthétique épuré, que l’on pourrait facilement retrouver dans un spot publicitaire d’une grande marque de type Apple. Ce huis-clos stylisé dans un appartement ultra moderne et bourré d’électronique est le cadre parfait pour aborder ce thriller décortiquant la relation entre l’homme et le robot. La mise en scène intimiste et sobre casse les codes des « films de robot » qui donnent généralement la part belle à l’affrontement frontal entre l’humanité et les robots.


La manipulation est omniprésente. Le ménage à trois entre Caleb, Nathan et Ava dévie rapidement de l’expérience scientifique à la manipulation, le mensonge et forcément, la trahison.


Garland instaure une certaine monotonie dans les deux tiers du film. Est-ce fait exprès? Difficile à dire. En tout cas la dernière partie va, enfin, accélérer les choses et donner un peu de peps à cette histoire. Les personnages sont malheureusement dans un moule dont ils ne s’émancipent pas. Caleb, dans son rôle de jeune naïf et influençable tombe immédiatement et sans concession sous le charme d’Ava, Nathan est dans une logique d’autodestruction et Ava est nourrit par une passion dévorante, la curiosité.


Avec l’avènement de la robotique et les avancées fulgurantes sur l’intelligence artificielle, le film pose également quelques questions qui risquent de devenir d’actualité dans les prochaines décennies. Pouvons-nous faire confiance à un robot dénué de sentiment ? Le robot tel qu’il est imaginé par Nathan ne sera-t-il pas obligatoirement un obstacle ou pire, une menace pour l’humanité ?
Faut-il qu’ils nous parlent ? Qu’ils nous ressemblent ? Qu’ils nous aiment ?


Pas le film de l’année 2015, mais Ex Machina arrive à tirer son épingle du jeu dans un registre qui devient de moins en moins de la Science-fiction, le rapport de l’homme à l’intelligence artificielle. Avec un twist final d’anthologie, il serait dommage de passer à côté de ce film malgré quelques lourdeurs scénaristiques dont des références bibliques trop récurrentes.

Vincent-Ruozzi
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le 4 sept. 2016

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Vincent Ruozzi

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