L'esthétisme du film est constant dans sa grandeur. Les décors de rêve de la maison de luxe nichée au sein de la vallée ne peuvent que ravir votre cœur. Rien que pour la revue architecturale et les paysages grandioses, ce film vaut son pesant de bobines (ou de méga-octets).
De cette grandeur esthétique découle un manichéisme certain. Le rouge des coupures électriques opposé à l'aura brumeuse qui règne dans la maison. Le blond et le brun, l'employeur et l'employé, une sorte d'Abel et Caïn, le couple du laborantin et de sa souris, un duo qui au final s'avérera bancal, dans lequel l'un contrôle tout par ses moyens financiers et l'autre espère puis désespère.
Le jeune homme du début semble anodin et naïf, et révèle son humanité au fil des séances avec la fameuse robote, séances le font douter même d'être humain. Et de l'humanité il en a vraiment, car il se laisse entraîner par ses sentiments vers qui il sait être une machine.
Le second jeune homme fait preuve d'un cynisme commun à ceux pour qui la fin justifie les moyens. Il crée des femmes à l'image de son désir, leur donne la vie puis la reprend au gré de ses projets, sans égard pour l'éthique.
À ce point, même si vous n'avez pas vu le film, vous avez deviné qui est le brun et qui est le blond, non?
Quant aux personnages féminins, ce sont exclusivement des systèmes automatisés et la question qui se pose est d'évaluer leur degré d'intelligence artificielle. Et pour aller un peu plus loin dans le cliché, les femmes sont soit manipulatrices soit hébétées. Enfin, si le démiurge qui les a créées les a faites à son image, on comprend mieux pourquoi, il ne peut parler que de ce qu'il connaît après tout.
Voilà un film qui appelle à des questionnements supplémentaires sur l'éthique de l'IA plutôt que de fournir des solutions toutes faites, et qui nous pousse à croire qu'il vaudrait peut-être mieux pas ouvrir la boîte de Pandore... ça risque de ne pas convaincre tout le monde!