Les légendes arthuriennes ont beau avoir été adaptées à maintes reprises, sous diverses formes, de la parodie géniale des Monty Python (Sacré Graal) au pitoyable Lancelot avec Richard Gere, du vieux classique de Thorpe (Les chevaliers de la table ronde) aux sketchs télé d'Astier (Kaamelott), si je ne devais garder qu'un seul récit sur le sujet ce serait celui de John Boorman.
Boorman, au-delà de la magnificence visuelle de son film (superbe photo d'Alex Thomson à qui l'on doit aussi les non-moins sublimes images de Legend de Ridley Scott) , insuffle un vrai souffle lyrique à son récit. Une poésie étrange, où le fantastique se mêle au réel, où rien n'est clairement dessiné. Le païen et les anciens mythes cotoient la nouvelle religion.
Côté scénario presque tout y est: Uther Pendragon, Arthur, Merlin, l'épée Excalibur dans le roc, Les chevaliers de la table ronde, Caamelot, Lancelot, Perceval, Guenièvre, la fée Morgane, Mordred le fils illégitime, la quête du Graal, etc...
Les armures sont brillantes dans la gloire, ternes dans le déclin. Les batailles, sans être spectaculairement épiques, sont tout de même belles, presque poétiques. Notamment l'affrontement final, avec ses images surréalistes de conte.
Les choix musicaux ont bien sûr marqué une génération de fans: la B.O. discrète de Trevor Jones est supplantée par l'utilisation abondante de classiques: le célèbre Carmina Burana de Carl Orff pour la charge des chevaliers, et beaucoup de Wagner tiré de l'anneau de Nibelung.
Excalibur n'a peut-être pas les critères d'action que l'on s'attend à voir dans ce genre de film, surtout par rapport aux standards actuels, mais sa poésie visuelle et narrative l'emporte sur le reste.