Unique réalisation de l'inconnu Peter Hall, "Don't Talk to Strangers" constitue objectivement un bon gros navet, mais il faut souligner que ce succédané de "Sliver", "Last Seduction" et autres "Guilty as Sin"", surfant maladroitement sur la vague de thrillers érotiques hollywoodiens, n'est pas forcément ennuyeux à regarder, d'autant que l'ensemble n'excède pas 1H20.
Du coup, ma note de 3/10 m'apparaît un brin sévère, surtout par rapport à certains concurrents de cette même catégorie (le thriller 90's de série B) auxquels j'ai pu attribuer 1 ou 2 points supplémentaires à l'époque.
Hélas, "Don't Talk to Strangers" apparaît plombé par quelques tares rédhibitoires, à l'image de sa photo vaguement floue d'un kitsch désolant, surtout couplée avec la musique ringarde de Pino Donaggio... Dès la première scène introductive, on est inquiet.
Pourtant l'intrigue se met en place de manière plutôt convenable, avant une première séquence érotique qui fait basculer le film dans le grotesque : certes, Rebecca de Mornay se lâche de façon brûlante et inattendue, affichant une complicité intime avec Antonio Banderas qui suggère une liaison entre les deux comédiens à l'époque du tournage... Mais primo, de Mornay bientôt quadragénaire n'est pas Sharon Stone, ne possédant ni la grâce ni le sex appeal de cette dernière, et secundo ces passages érotiques n'évitent pas le ridicule, à l'image du montage alterné entre les bousculades dans la neige et la partie de jambes en l'air qui s'en suit...
Autre défaut qui plombe le film, outre la mise en scène téléfilmesque de Peter Hall et le surjeu théâtral de Antonio Banderas (qui semble singer le Mel Gibson de "Lethal Weapon") : son dénouement certes surprenant à certains égards, mais d'une maladresse rare, accumulant les révélations improbables et les flashbacks lourdingues...
Bref, "Don't Talk to Strangers" n'est sans doute pas le pire représentant de la vague de thrillers érotiques des années 90, à l'image de quelques seconds rôles sympathiques (Harry Dean Stanton, Dennis Miller), mais avec un regard actuel l'ensemble prête davantage à sourire qu'à frissonner...