En réunissant quasiment le casting de The Mission (1999), avec Exilé (2006), Johnnie To Kei-Fung s’emploie dans une voie qu’il avait tracé avec PTU (2003), celle de créer une atmosphère enfermant ces personnages principaux. Cette fois-ci, le terrain de jeu est l’enclave de Macao (enclave portugaise avant sa rétrocession à la Chine) où la mise en scène des gunfights est époustouflante. On pense à Peckinpah et Leone, la caméra est fluide et prend d’assaut l’espace. C’est du To. Du très bon To.
Johnnie To place son film avant la rétrocession de Macao à la Chine. L’atmosphère est tendue. La situation est flottante. Les truands se confondent aux policiers qui s’effacent devant les règlements de compte. Tous tentent de tirer leur épingle du jeu. Et la caméra de To, elle, lévite parmi ce marasme où les coups de feu s’échangent avec maestria, des corps arrêtés qui tirent. Des corps qui se déplacent dans un espace restreint où ces mêmes corps s’écrasent sur le plancher sans vie, le temps que met une canette projetée au plafond pour tomber sur le sol. Le temps semble s’être arrêté. C’est du To. Du très grand To.
Il y a de la magie chez Johnnie To, c’est une véritable leçon de cinéma qu’il donne avec Exilé par l’originalité qu’il parvient à créer à chaque film. Bon nombre de cinéaste qui se prétendent comme des réalisateurs devraient se mettre derrière leur pupitre et prendre des notes. Le maître a encore frappé.
http://made-in-asie.blogspot.fr/2008/09/exiled-johnnie-to-hk-film.html