Le début fait un peu penser à celui de Kill Bill, version mecs, où une scène d’action vertigineuse voit un règlement de compte amical se terminer en un repas où les esprits s’apaisent… Et ce n’est là qu’une des trouvailles jubilatoires parmi tant d’autres contenues dans ce film. Johnnie To traite ici un énième polar, si cher au cinéma asiatique, il y ajoute toutefois une originalité formelle celle de traiter le tout façon western, musique, décors, photo ambrée et clins d’oeils aux grands classiques du genre (les 7 Samouraïs, westerns spaghetti…) compris. De cette horde sauvage, se dégage une réelle empathie, le quatuor d’acteurs est franchement excellent et attachant. Plus encore, il faut ici mettre en avant la mise en scène puissante, stylisée et chorégraphiée au millimètre. Le film oscille entre respect et maîtrise absolue des codes de l’honneur et de l’amitié et une dérision intentionnelle franchement hilarante sur certaines scènes. De plus il nous réserve de plus un bouquet final époustouflant. Johnnie To, dans un mélange des genres pour le moins iconoclaste frappe fort et signe un film raffiné franchement jubilatoire.