J'ai raté le bateau pour Alger
Entre relation amoureuse houleuse et marche floue, on a du mal à s'identifier aux personnages. Exils, ça serait l'histoire de ce couple qui part sans savoir où aller. Alger est la destination, mais en ont-ils vraiment envie ? S'aiment-ils vraiment ? La présence de Romain Duris dans ce film pourrait indiquer une scénario poignant aux relations fortes. Finalement, ces dernières sont molles et les quelques scènes qui pourraient aboutir à un vrai parti pris ne nous prennent pas aux tripes. Il manque de scènes un peu folles comme celle où les deux protagonistes mangent les fruits sensuellement.
On se pose mille questions dans ce film, qui sont la preuve d'une mauvaise étude de personnages. Que font-ils ensemble ? Tous deux en quête d'identité face à leur flou originaire, Tony Gatlif aurait pu compenser ce manque d'informations pour le spectateur par une bonne étude des personnages. On se trouve perdu parmi leurs multiples rencontres et les plans interminables. En effet, le rite spirituel de dix minutes à la fin du film tape plutôt sur le système et il nous tarde la fin du visionnage.
Cependant, on peut remercier Tony Gatlif pour la récurrence de la musique, ce qui permet de s'accrocher à un fil rouge. Il aurait justement pu approfondir le goût passionnel de la musique de Zano afin de nous emporter avec lui. On reste sur le quai, Gatlif ne nous amène pas avec nous à Alger, malgré de jolis décors et de belles rencontres.