Vraiment, j’ai du mal à contenir ma haine et ma rage devant la saloperie qui nous a été balancée sur les écrans, à peine digne de sortir en dvd. Alors que je m’extasiais, en plein générique d’intro, sur Nu Image (la première boite de prod de nanars que je connaissais, et dont je collectionnais précieusement tous les films dans mes débuts cinéphiles) et son ascension, je vois des CGI pourraves et mal incrustés, sensés être des explosions et un effondrement de bâtiment, avec un hélico numérique sensé contenir nos héros. Glasp. Première constatation : tous les effets spéciaux numériques sont ratés. Deuxième constatation : ce scénario est digne d’un Nu Image des années 90. Vraiment, à leurs débuts. Enchaînant les clichés plus lourds les uns que les autres avec un sérieux papal qui laisse ahuri, Expendables III mérite la palme du plus mauvais divertissement d’action sorti depuis La chute de la maison blanche. Vous avez vu la bande annonce, vous avez vu le film, et franchement, ce n’est pas exagéré que de le dire, tous les temps forts y sont spoilés. Quant au scénario, il est à pleurer : Stallone croyait avoir tué ce pourri de mel gibson, mais non. Alors il veut se venger, mais tout seul (il vire son équipe). Il en bâtit une autre mais ils se font piéger. Alors l’ancienne revient et latte tout le monde. Fin. Mais vous voyez à quel niveau on est retombé ? Expendables II était une merveille d’originalité à côté ! Quant aux performances des acteurs, elles sont toutes plus mauvaises les unes que les autres. Bruce Willis est le seul qui ait été assez intelligent pour fuir le bateau avant qu’il ne coule, tous les autres en sortent souillés à vie. A commencer par Schwarzy, complètement quelconque, qui ne relève pas le niveau depuis Sabotage. Harrisson Ford se coltine le pire rôle de sa carrière, et offre sa pire prestation. Imaginé un grand père tremblottant peinant à garder son dentier en place effectuant des loopings numériques au volant d’un hélico de combat (sur fond vert, on le distingue dans plusieurs plans (ça n’a même pas été corrigé au montage)), et vous avez là le même acteur qui jadis nous avait interprété un commandant de sous marin autoritaire (K19) ou un président incorruptible (Air force one). Affligeant. Pour couronner le tout, Stallone se fait filmer la gueule en gros plan serré, et révèle son regard de mérou comme on n’en avait plus vu depuis Cobra. Il croit filmer la colère, mais ce n’est que le vide de l’existence, avec un courant d’air (amusez vous à imaginer un léger vent à vos oreilles à ce moment là, fou rire garanti). Le pire, c’est que ce scénario rachitique prend 2 heures entières pour se développer. La sélection de la seconde équipe (soit l’intro d’un film d’action) dure une quarantaine de minutes, en plein milieu du long métrage ! Quant à Mel Gibson, il avait davantage de personnalité dans Machete Kills ! Sensé incarner un méchant impitoyable, il passe son temps à acheter des tableaux et à faire comme si il s’y connaissait en art, et au final, il ne tue jamais personne. Le duel final contre Stallone sera à ce titre une abomination naveteuse, qui passe par tous les clichés, n’offre aucune surprise et se dénoue avec un sérieux si intense qu’il subjugue l’agacement, transformant le dégoût du spectateur et la hâte d’en finir en rage de frustration. Plus fort que le coups dans les valseuses, l’hommage aux 90 dans ce qu’elles avaient de plus quelconque. A ce stade, le side kick insupportable campé par Antonio Banderas (accompagné d’une mandoline pour faire espagnol) en devient presque une attraction comique charmante pour le dépaysement régressif provoqué, alors qu’il est en l’état aussi mauvais que le reste du film. Affligeant.