Voici que le cinéma d’action est bafoué …/... et par qui ? Hélas ! Hélas ! Hélas !... par des hommes dont c’était le devoir, l’honneur, la raison d’être, de servir et d’obéir
Cette citation légèrement adaptée (très légèrement) de ce bon vieux Charles De Gaulle à propos du putsch des généraux de 1961, convient à merveille à ce putsch des papis yakayos…
Quelle misère mes amis, quelle misère. Alors que j’avais suivi avec une indulgence coupable les rodomontades précédentes de Sly et ses copains en couches confiances lors des deux premiers opus, je perds ici patience.
Pour résumer : un premier épisode sympathique mais bourré de défauts et un second déjà moins enthousiasmant car perdu dans la connivence idiote avec le spectateur et la surenchère imbécile, vaguement sauvé par une introduction plutôt échevelée et la présence (trop limitée) de JCVD au bord de la folie furieuse et agréablement adéquat comme cela arrive parfois (rarement).
Ici, nous sombrons.
Oui, nous sombrons mes frères et sœurs, perdus que nous sommes dans l’attente d’une synthèse de du film d’action bourrin des années 80, attente légitime pourtant, attisée par le retour sur scène d’un troupeau de has been bas du front.
Mais la vie est mal faite, et après un premier volet plutôt sincère et mal foutu, on atteint ici les profondeurs abyssales du cachetonnage, puisqu’il est apparemment plus important d’apparaitre à l’écran quelle que soit la bouse, plutôt que de disparaitre de la mémoire des producteurs et des spectateurs.
Ainsi la descente aux enfers continue, et ces vieilles ganaches abîmées, refaites, ayant pour certains des difficultés à se déplacer ou à parler viennent se prostituer à l’écran, à la recherche d’un peu de lumière pour leurs vieux jours, persuadés de conserver un lien avec le public, lien qui pour certains d’entre eux n’a jamais vraiment existé.
Au lieu d’assumer crânement le côté ringard et badass du premier volet, on se retrouve ici devant un film ou les morts ne saignent pas, où les vieilles badernes sont ridicules, et où, pour une raison aberrante qui vient sûrement du marketing, on nous plante une bande de jeunots ineptes et déjà has been, personnages désincarnés et inutiles, charisme en berne… des consommables quoi. C’est d’ailleurs ce que leur dit Mel Gibson dans un moment de lucidité du film (le seul peut-être).
Alors soit, parfois il se passe quelque chose d’intéressant (c’est rare), quelques scènes soulèvent par instant nos paupières fatiguées, mais on ne peut s’empêcher de penser que à ce bon vieux Sylvestre, qui une fois remis en selle par quelques succès dans les années 2000, en tentant d'être sans concession (attention je n'ai pas dit brillant) est retourné faire le trottoir dans des productions indigne du genre de cet Expendables 3 moribond.
Dommage, il y avait certainement mieux à faire avec cette bande de dégénérés sortis de leur hospice.
En plus, je n'ai toujours pas compris le rapport avec Harrison Ford...