Des gros bras, du muscle, des veines gonflées, de la testostérone, un casting musclé, de la mitraille, des explosions, une recette qui avait plutôt réussi à notre Stallone international jusque là pour nous plonger dans deux premiers opus déjantés, pointillés de références et de clins d'oeil, avec un humour gavé aux stéroïdes comme on les aime. Oui mais seulement voilà, Sylvestre, dans sa soif de réalisation théâtrale, a voulu changer de recette. N'en déplaise à Maïté, cet Expendables 3 souffre d'un scénario passant à côté de nos attentes, un casting trop chargé pour s'intéresser à qui que ce soit, des personnages emblématiques délaissés, des passages qui desservent le ryhtme, et surtout, une photographie insupportable et des dialogues étouffants. Stallone a sûrement voulu innover en essayant de mettre de côté les vieux de la vieille pour engager de nouvelles recrues (parce que c'est bien connu, quand t'as peur pour ton équipe et tes amis vétérans que t'as pas envie d'envoyer au casse-pipe, t'engages des petits jeunots que tu connais pas pour leur offrir une mission suicide sans avoir de scrupules.) et ainsi gonfler son casting en lui donnant un coup de fraîcheur et de renouveau. Brave idée monsieur Stallone, encore faudrait-il l'assumer et l'exploiter.

En effet, à aucun moment dans le film on ne peut jouir d'une belle rivalité 'vieux contre jeunes', l'ancienneté et l'expérience des vrais contre la fraîcheur et l'avancée dans son temps des jeunes. Non, notre cher équipe d'Expendables tant appréciée se voit mise de côté pour une raison que même Barney ne sait expliquer, le tout pendant une bonne partie du film jusqu'à ce que nos anciens vétérans préférés s'imposent et s'incrustent au combat. Bref un scénario pour le moins mal ficelé et découpé qui nuit nettement à la progression du film. Aucun des personnages n'a de réelle présence et l'histoire suit son cour de façon morne et plate.
Côté méchant, nous avons un Mel Gibson marchand d'armes, autrefois membre et co-fondateur des Expendables, maintenant passé du côté obscur de la force, là où tous les méchants n'ont ni âme ni morale, et achètent des tableaux hors de prix sans aimer l'art parce qu'ils sont riches et matérialistes.

Bien que les personnages soient inutiles et trop nombreux, rendant presque leur apparition anecdotiques (Jet Li qui fait deux apparitions miraculeuses avec option Kung-fu désactivée et Arnold Schwarzenegger qui fait le beau en attendant que la guerre se termine), il y a des choses dans ce monde qui ne peuvent être tolérées, entre autre le salsifis, les caniches, mais aussi et surtout, le rôle déconcertant de cabotinage et de lourdeur incommensurable que l'on a proposé à Antonio Banderas. Cet acteur n'a uniquement pour but que d'apporter la touche de comédie au milieu de tout ces acteurs se prenant déjà trop au sérieux. Et mon dieu que c'est mal exécuté, que c'est mauvais, que c'est insupportable et malvenu. Outre l'intrigue inexistante, le suspens mis au placard, les personnages transparents et les effets spéciaux douteux, on regrettera aussi l'abondance massive et phagocytante des armes à feu, tirs de chars et autres explosions, au dépit de combats rapprochés et bonnes vieilles bastons à la sortie du bar le dimanche soir.

En plus des personnages greffés à l'histoire pour un casting aussi gonflé que la veine du bras gauche de Stallone, on en perd certains tels que Chuck Norris, et Bruce Willis maintenant pseudo-remplacé par un Harrison ford qui fait peine à voir tant l'âge lui a liquéfié le visage. Il serait arrivé en fauteuil roulant avec déambulateur en option que je n'aurais pas vu la différence... Barney aussi semble souffrir du poids de la vieillesse qui l'incombe puisqu'il n'est pas capable d'assurer plus de deux minutes de combat final avec le méchant, chose que l'on attend quand même pendant près de deux heures de film, tant c'est long et éreintant. Il aurait mieux fait de se faire doubler et de nous proposer une fin plus digne de ce nom histoire de rattraper la médiocrité de ce troisième opus, ça lui aurait évité l'infarctus et nous l'ennui. Trop tard. Un divertissement très long et plat donc, sans surprise, avec un teint lourd et terne, étonnant pour un film qui se veut renaître de ses cendres en ajoutant de jeunes recrues à notre ex-équipe de vétérans préférées.

À voir au moins une fois, histoire de revoir quelques têtes connues aux succès (dé)passés sortir des punchlines un tantinet artificielles.
MatthieuFillion
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le 9 sept. 2014

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