Oh le pauvre ! On en viendrait presque à douter de la culpabilité de Ted Bundy tant le film prend soin à ne jamais représenter la violence de ses crimes. Le film se déroule pourtant à toute allure, sans respiration aucune ni effort de mise en scène, nous laissant là complétement stupéfait sur la question du but recherché.
En effet, le réalisateur semble davantage consciencieux d'égrener les scènes clés de la capture et du procès de Ted Bundy plutôt que d'offrir une réflexion personnelle sur ce personnage de monstre ou, pourquoi pas, comme le suggérait le début du film, nous proposer un angle de vue uniquement féminin sur les événements passés. Apparemment fasciné par Ted Bundy, le réalisateur renonce à travailler ses autres personnages, réduits au rang de figuration. Plus le film avance et plus on croirait presque à l'amour de Ted pour Elizabeth Kloepfer... Erreur. Danger.
Pourquoi ne pas travailler le moins possible avec la figure du serial killer ? Pourquoi ne pas travailler sur une temporalité plus réduite et mettre en scène les doutes d'Elizabeth Kloepfer, sa culpabilité, les absences de son compagnon, la difficulté de croire à l'existence d'une pareille monstruosité et a fortiori aussi proche de soi ?
Nous n'en saurons rien. Extremely Wicked, Schockingly Evil and Vile ne nous apprend rien, ne nous fait rien ressentir et se permet de traiter avec légèreté et sentimentalité un des êtres les plus horrifiques du siècle dernier.
Shame !