Vu la passion des américains pour leurs serial killers, il était étonnant que le plus cabot et médiatique d'entre eux n'ait jusqu'alors pas eu droit à son film. Joe Berlinger a donc jugé opportun de lui consacrer à la fois une série et une fiction...
Extremely wicked s'adresse avant tout à un public américain qui connait l'affaire par cœur. En Europe, on associe surtout le nom de Bundy à des horreurs sans trop savoir lesquelles. Donc sauf à avoir lu une biographie de l'affreux - ce qui serait déjà une drôle d'idée... - il est difficile de mesurer à quel point le type est abject, d'autant que le film porte uniquement sur l'après arrestation, et le déni dans lequel tout ce monde s'enferme. Celui de l'ogre, de ses proches et de ceux qui ont cru en son innocence... A ce titre, tous les acteurs s'en sortent plutôt bien, et le film n'est vraiment pas mauvais.
Mais cette manière de mettre en scène la réalité, qui plus est sur une affaire récente où aucune zone d'ombre ne subsiste, de recréer d'après archives des scènes entières (d'une manière assez bluffante d'ailleurs) laisse un goût de voyeurisme malsain dans la bouche. Cela en dépit du choix de ne pas faire trop sensationnaliste, et malgré les qualités réelles du film.