Alors Les yeux grand-fermés est-il au sexe ce que 2001, l'Odyssée de l'espace est à la science-fiction? Et bien oui, les deux films sont aussi faiblards l'un que l'autre! Bien sûr, celui-ci est moins lent, donc plus divertissant, mais dans les deux, on se demande vraiment l'intérêt de nous raconter une telle histoire.
Là, ça commence fort. Un des couples les plus paparazzés d'Hollywood sont mis en scène dans le film. Ils jouent à peu de choses près leur propres rôles : un couple en vue, plein de pognon, jeune et beau, qui succombent aux affres de l'adultère. En tous cas ils y pensent, ils y pensent très forts! Et c'est peut-être un peu trop demander aux deux acteurs : la dispute de couple du début est franchement mal jouée. Tom Cruise est perdu dans ses moues et ses tics et Nicole Kidman a l'air d'être absente.
Mais le film n'est pas une histoire de couple. C'est Tom Cruise qui erre hébété dans la grande ville, se torturant l'esprit avec des images de sa femme le trompant, et se trouve mêlé bon gré mal gré à des histoires rocambolesques et peu plausibles. Une tension sexuelle, une aura un peu inquiétante et presque fantastique. Mais serait-on chez Lynch? Et bien non, pas de faux-semblants, pas de poker menteur, pas de déroulement narratif qui se fait aspirer et tordre par un style maîtrisé et charmeur. Juste quelques effets de manche stylistiques, des (auto-)références en veux-tu-en-voilà et un sentiment de vacuité sidérale persistant. Et l'acmé du film dans une scène de partouze masquée est mal foutue et du dernier ridicule. Les partouzes de Shortbus ont quand même plus de classe.
Bon, après cette diatribe un peu complaisante de ma part (tout comme le film, quoi), il me reste à mentionner que le film, même s'il est décevant n'est jamais attendu. Kubrick excelle dans la photographie, c'est indéniable, et certaines scènes sont vraiment belles et magnétiques. Mais ça s'arrête là.