Franchement pas ouf. Je suis surement soupe au lait (et pas fan des biopics), mais cette histoire féministe au demeurant peu connue méritait mieux que ce film classique et larmoyant qu'on a déjà vu cent fois, avec le parcours classique du héros qui réussit malgré l'adversité.
L'acting :
Daisy Riley est de toutes les scènes, et ne laisse pas grand chose aux rôles secondaires. Son jeu est agréable, sans plus. Dans la première partie, on essaie de développer une forme d'autisme de son personnage, qui la pousserait à se démarquer des autres filles qui acceptent leur sort. Son changement de jeu, à la moitié du film, vers la mentalité de l'athlète de haut niveau, est peu compréhensible, mais liée à un scénario sans aspérités.
Les personnages secondaires sont absents et caricaturaux, ce qui est toujours la faute du scénario : ils ne sont là que pour apporter une avancée (les personnages féminins) ou un problème (les personnages masculins) à l'héroïne.
Le son et les images :
On est chez Disney. On a donc droit à de grandes envolées larmoyantes et un surlignement perpétuel des scènes : coupez le son çà ira mieux. Les prises de son en pleine mer sont affreuses. Aucun effort n'est fait dans les décors (où est passé l'argent ?), dans les costumes, et on a constamment l'impression que tout est tourné en intérieur, dans une grande et fausse piscine. C'est dommage pour une telle aventure en extérieur !
Deux histoires pour un film :
Trudy Ederle est une des plus grandes athlètes américaines de tous les temps. Mais son film, classique au possible, raconte deux histoires :
- Les débuts de sa vie et ses déboires pour dépasser sa condition de femme dans un New York d'entre deux guerres.
- Ses exploits d'athlète en dépit de l'opposition d'une société sportive faite pour les hommes.
J'ai vraiment préféré la première partie qui développe bien les relations avec sa soeur qui préfère suivre les codes de la société, sa mère qui se bat pour ses filles, son père plus fermé dont on recherche l'approbation. La deuxième partie ne fait que raconter l'exploit, avec des péripéties inutilement longues et un pathos incompréhensible.
gnagnagna féminisme gnagnagna argent :
Ce n'est pas ce qui m'a le plus dérangé, mais le film surfe sur le potentiel féministe du récit pour écrire un scénario presque humoristique où tous les hommes ont de mauvais rôles. C'est suffisamment fait avec humour pour que çà passe, mais il ne faut pas être naif, on sent la volonté de Disney de faire de l'argent et de cocher des cases. Il y avait mieux à faire avec ce matériau pour donner plus de poids à cette histoire féministe : en se concentrant sur la première partie du récit, par exemple.