Cette critique fait partie de la liste "Looking for Cassavetes".
https://www.senscritique.com/liste/Looking_for_Cassavetes/1594997
Suite du marathon Cassavetes (6ème film, soit la moitié de sa filmo en tant que réal), je suis moins enthousiaste quant à ce Faces.
Bien sûr, on y retrouve le style "pris sur le vif" et une exploration des mœurs de divers couples, qui se défont, se déchirent ou se forment .
Certes, Gena Rowlands (Jeannie) est très convaincante (mais pas encore au top) et John Marley (Forst) l'est tout autant.
Quant à Seymour Cassel (Chet) et Lynn Carlin (Maria, épouse de Richard) ils sont touchants, mais il y a un peu trop d'hystérie dans leurs jeux.
A ce titre, la séquence du début est quasi-insupportable, ça ressemble presque à du mauvais théâtre surjoué à outrance.
Ce fut pénible à regarder et c'est parce que le cinéma de Cassavetes est lent à se mettre en place, que j'ai passé outre cette introduction crispante.
Fort heureusement, une soudaine tension apparait à la fin de la scène en question, me replongeant à nouveau dans le film.
Puis le couple Forst se laisse emporter dans une autre séquence hystérie, à coup de fou-rires quelque peu incompréhensibles puis vint un nouveau moment de tension: l'homme
annonce froidement à sa femme qu'il veut divorcer
.
Retour vers Jeannie maintenant en compagnie d'une amie et de deux inconnus.
Début de farce puis irruption de Richard.
Tension palpable, dialogues sournois, confrontation puis libération.
L'homme
qui veut divorcer
décide de passer la nuit sur place...
Relations complexes et résolution hors-cadre,..
Faces est une tranche de vie démontant le sacro-saint mariage, peuplée de personnages pathétiques, malheureux et perdus.
Très pessimiste, le film nous balance des vérités sans concession aucune .
Mais l'approche trop théâtrale voire grotesque parfois, nuit quelque peu au récit que Cassavetes veut illustrer.
Un J.C mineur pour ma part, bien que traversé par quelques fulgurances de ci de là:
-l'annonce
du divorce
-l'arrivée impromptue de Frost chez Jeannie et les joutes verbales qui suivent,
-la scène dans le club,
le sauvetage
de la presque-suicidée
la fuite par la fenêtre...
J'hésitais entre 6 et 7, le 7 l'emporte finalement car on ne peut mettre 6.5.
Cohérent dans la filmo de Cassavettes (puisque l'on y parle de sentiments? dans toute la palette de ce que ça représente), Faces démontre que non, l'amour n'est pas éternel et peut mourir en une fraction de seconde...