Il n'y a rien à dire : personnellement, lorsqu'un film français se montre aussi audacieux et percutant, j'applaudis et je dis merci. En effet, dans un milieu où le politiquement correct écrase tout la plupart du temps, quel plaisir de voir Lionel Bailliu donner à son film un ton corrosif, violent et n'y allant pas par quatre chemins pour démolir le milieu du travail. Il le fait d'ailleurs remarquablement bien dans une première demie-heure qui atteint son paroxysme lors d'une partie de squash dantesque et d'une intensité rare, peut-être l'une des plus fortes vues ces dernières années au cinéma. Hélas, il aurait effectivement fallu que la seconde partie de l'oeuvre évite de tomber trop facilement dans la carciature pour que « Fair-Play » devienne une véritable référence. Mais j'ai presque envie de dire qu'importe tant les émotions, les scènes fortes et les situations présentes durant cette randonnée tournant au calvaire sont nombreuses et délectables... Imparfait donc, mais un film français puissant, très bien joué (mention spéciale à Marion Cotillard, Mélanie Doutey et Eric Savin) et que l'on oublie pas de sitôt : c'est suffisamment rare pour ne pas passer à côté...