Eugène Green part en voyage dans le Sud Ouest en compagnie de jeunes gens qui parlent basque. Les premières minutes sont assez belles, pourtant simples : le cinéaste interroge chacun des protagonistes. Puis on tombe dans le folklore, comme si la langue basque ne se vivait pas autrement que comme une tradition (quid de ce journal auquel collabore l'une des filles ?). Des chants à n'en plus finir, des fêtes costumées atrocement ennuyeuses. Il y a quelque chose de très artificiel dans le cinéma d'Eugène Green, une façon de poser des êtres humains dans des cadres comme s'ils étaient en surimpression, comme s'ils venaient d'ailleurs. Dans ses fictions c'est superbe, car cela permet des décollages dans lesquels un lyrisme s'engouffre ; pour un documentaire c'est plus problématique. Ca fonctionne au début, tant que les figures restent isolées les uns des autres, mais leur rapport trop convenu, trop poli, ennuie vite.