Falling est le tout premier film de Viggo Mortensen. Il ne lâche cependant pas sa fonction première d’acteur car il réalise ET joue le protagoniste, John.
Le film se construit en parallèles entre le passé – l’enfance de John avec son père Willis- , et le présent - en Californie où John vit avec son compagnon et leur fille, et tente de ramener son père qui vieillit plus proche de chez eux-. Mais cette tentative de rapprochement est plus difficile que prévue : Willis est attaché à sa vie rurale conservatrice, et n’arrive pas à se détacher de son époque.
Je n’ai pas accroché au film, j’ai trouvé qu’il ne décollait jamais, et j’ai trouvé épuisant de voir le personnage joué par Viggo Mortensen se heurter à ce père borné, homophobe, sexiste, aux blagues pipi caca, et j’en passe. Ce personnage de vieil homme aurait pu être intéressant à creuser, mais il n’était pas assez complexe, je n’ai pas éprouvé de tendresse pour lui. Et la répétition en boucle du conflit père-fils n’aboutissant jamais à une once de changement, j’ai trouvé ça long.
Une scène m’a séduite cependant, c’est celle de la plage. Tout un travail de colorimétrie que j’ai trouvé magnifique. Tout le film s’alterne sur des images du passé ; rétro, orangées, chaudes, et des images du présent ; plutôt neutres, froides et bleutées lors de cette scène de plage où le grand-père Willis est seul sur la plage. Soudain, on rejoint Willis dans ses rêveries et le montage coopère : les images du passé aux couleurs chaudes s’alternent rapidement avec celle du présent au couleurs froides, et vice versa. Puis, dans le présent bleuté, Willis marche vers la mer, la caméra bouge, et le paysage bleu de la plage californienne devient un coucher de soleil orange brulant. Les couleurs se fondent comme si passé et présent fusionnaient, qu’il acceptait enfin de vivre dans son temps. J’ai trouvé ça sublime.
Bref, ce n’est vraiment pas un coup de cœur pour moi, mais tout n’est pas à jeter tout de même !