Il n'y a pas que Kenneth Branagh qui adore Shakespeare

Apparemment, il s'agit du film préféré de Orson Welles, parmi tout ce qu'il a pu réaliser. Je le trouve fort similaire à Othello. Sauf que Orson se montre nettement plus audacieux en terme d'adaptation puisque les sources proviennent de plusieurs pièces de Shakespeare, et que Orson se concentre davantage sur un personnage secondaire : Falstaff. Du moins, c'est ce que j'ai pu lire, puisque je n'ai pas encore lu ces pièces de Shakespeare.

Le scénario est très drôle, l'humour abonde et permet vraiment de ne pas s'ennuyer au milieu de toutes ces querelles de pouvoir. Ensuite, l'auteur parvient à placer quelques scènes vraiment très fortes ; le tout est un peu décousu, la faute à une intrigue qui s'étend sur un très grand période de temps (ça casse la teneur d'un objectif). Les personnages sont bien construits, bien caractérisés et l'auteur en joue à merveille.

La mise en scène est toujours aussi remarquable. Orson est pour moi un des plus grand metteur en scène, capable de composer des images fortes tant par leur esthétique (influence de la peinture mais aussi de la bande dessinée et de la photographie) que par leur signification et leur dynamisme. Quoique pour les deux derniers, Orson offre moins de plans porteurs que dans un "Citizen Kane", privilégiant tout de même très souvent le dynamisme. Je regrette que ses chorégraphies lors de l'affrontement ne soient pas plus travaillées, que l'auteur utilise une caméra tremblante et des plans très courts qui empêchent de bien comprendre ce qui se déroule sous nos yeux (faut croire que Orson était en avance sur son temps pour le meilleur et pour le pire...). Les acteurs sont bons : pas de méga stars et c'est tant mieux ; chacun a l'air de prendre beaucoup de plaisir dans cette bouffonnade.

Bref, "Chimes at midnight" est surtout une belle claque esthétique, mais comporte des moments narratifs très forts aussi.