Je me marre toujours autant devant une comédie de Adam Sandler. Je trouve qu'il fait partie de ces bons comiques qui apportent de bonnes comédies. Et puis, savoir que Drew l'avait rejoint pour ce film-ci ne pouvait que donner davantage envie de voir le film.
Ce qui m'étonne toujours avec Sandler, c'est qu'il mélange une intrigue très gnangnan et cucul avec de l'humour bien vulgaire. Je ne suis absolument pas d'accord avec le discours habituel sur la famille, les besoins d'être unis, le sacrifice qu'un parent doit faire pour ses enfants (1%, c'est trop peu), mais bon sang, qu'est-ce que j'ai ri ! Et c'est ça qui compte plus que tout.
Sandler a toujours l'art d'amener des personnages farfelus et ici il s'en donne encore plus à cœur joie avec des gosses plus névrosés que n'importe quel adulte. Il y a aussi des personnages secondaires improbables qui pourraient donner envie au spectateur de qualifier le film d'horreur raciste. Mais bon, ce serait oublier que c'est de l'humour... Cette folie comique est globalement bien gérée car ça ne part pas dans tous les sens tout le temps comme c'est le cas dans beaucoup de comédies épileptiques : il y a une cohérence dans le comportement de ces personnages, et lorsque le gag n'est pas issu directement d'un personnage, ça provient du contexte assez bien exploité.
L'intrigue comporte ses faiblesses, c'est certain : les deux personnages principaux sont pauvrement écrits, au point que ce rapprochement inévitable paraît bien trop facile. Je suppose que Sandler s'en fichait un peu, qu'il voulait juste dynamiter la romcom comme il le fait toujours, et pourtant ça n'auriat pas été dommageable au film de creuser les personnages, au contraire : imaginer des névroses traitées avec jusqu'au-boutisme : par exemple l'héroïne est présentée comme une control freak, pourquoi avoir abandonné cette idée sitôt arrivé sur le sol Africain ? En revanche, ce qui m'a agréablement étonné, c'est que l'ultime conflit habituel de ce genre de film est différent ; vous savez, à 25 minutes de la fin, il y a toujours une dernière dispute, le plus souvent parce qu'un personnage a menti à l'autre... ici, rien de tout cela, juste une remise en question. Ce qui est dommage c'est que cette audace ne soit pas du tout exploitée (justement, si Sandler avait mieux construit ses personnages, il aurait pu en tirer quelque chose).
La mise en scène est proprette. Les gags sont bien mis en valeur, l'aspect parodique de certaines scènes bien mené. Les CGI sont rares, comme souvent chez Sandler, donc ça aide à mieux les faire passer même s'ils sont mauvais (cette langue numérique est vraiment très moche, il faut bien le dire). Il y a de belles idées de montage (je pense au moment où une nana sexy arrive et qu'on change de musique d'arrivée en fonction du point de vue adopté) mais globalement c'est très classique. Enfin, les acteurs se donnent tous à fond. S'il y a un truc qui fait vraiment plaisir dans les film de Sandler, c'est que tout le monde a toujours l'air heureux de participer à ce qui leur vaudra certainement un Razzie Award, et ça, ça fait très plaisir. Drew est pétillante, comme toujours, capable d'autodérision comme peut d'actrices savent le faire ; les gosses sont insupportablement bons ; Sandler fait son Sandler comme toujours, quoiqu'il s'autorise quelques scènes plus délicates et dramatiques ; les guests ou plutôt les potes de Sandler font également très bien le boulot, même s'ils ne sont là que pour deux plans (Terry Crew est magnifique ; Steve Buscemi n'a pas pu se déplacer pour ce film, mais son frangin a répondu présent ; et puis tous les autres qu'on retrouve dans la plupart de ses films).
Bref, l'histoire n'est pas géniale en soi mais Sandler sait amener sa petite touche particulière qui procure énormément de plaisir.
PS : Quand j'aurai un gosse, je lui réserverai 1% de mon temps, les 99 autres seront pour mon propre plaisir égoïste (le porno entre autres).