Se sentant enfermé dans son couple, avec une femme qui l'aime, un jeune homme craque pour une autre, mais ne veut pas sauter le pas, car il préfère le moment de la rencontre, où on se tourne autour avant de sortir avec la personne. Sauf qu'elle, nommée Fanfan, n'attend que ça d'être lui, mais lui ne veut pas. Alors, il fait en sorte de la séduire à chacune de leurs rencontres, gardant ces souvenirs de chacune de ces rencontres amoureuses dont on ne dit pas le nom.
On l'aura compris, Fanfan est une pure comédie romantique, dont Alexandre Jardin réalise et adapte son propre roman, et ça reste assez gentillet. Un peu nunuche par moments, mais rétrospectivement, on pense à Amour et amnésie ou Un jour, quelque chose qui rappelle ce que font les Américains.
Car il y a le charme des acteurs, Vincent Perez et Sophie Marceau, dont une ligne de son contrat l'obligeait sans doute à se mettre à poil à chacun des films de cette époque, je ne vois que ça comme explication. C'est d'ailleurs amusant que Vincent Perez sera lui aussi Fanfan avec une tulipe dix ans plus tard. On a aussi la charmante Marie Delterme, qui essaie vainement de séduire à nouveau son compagnon, elle lui crie qu'elle a envie de lui, mais il n'a d'yeux que pour Sophie Marceau, mais sans jamais la toucher. Donc, est-ce un adultère ?
Ça reste assez agréable à voir, avec quelques fulgurances comme la scène de la crème solaire appliquée de façon érotique ou celle se passant à Vienne, mais ça met aussi en exergue un des gros bémols du film, à savoir que c'est mal filmé ! J'ai bien vérifié si mon dvd ne déconnait pas, mais on a parfois deux scènes qui semblent se répéter avec une légère variation, la valse de Vienne qui ne donne pas un instant un aspect fastueux, et ça n'est pas l'horrible photo, donnant cet aspect poupin à Sophie Marceau, qui arrangera les choses. Et l'autre souci, induit par le genre, est que c'est quand même vachement balisé ; mais on le sait qu'ils vont tomber dans les bras l'un de l'autre, c'est expliqué par un trauma d'enfance vécu par le personnage de Pérez, un peu tiré par les cheveux d'ailleurs.
Malgré ces griefs, j'ai passé un bon petit moment sur les 90 minutes de projection, pour un modèle de comédie romantique à l'américaine.