Le deuxième épisode de Fantômas par André Hunebelle, dans lequel Fandor le journaliste et Juve le commissaire sont amenés à poursuivre de concert Fantômas jusqu'en Italie, est du même esprit et du même style que le premier. Hélas, suis-je tenté de dire; car la mise en scène et le scénario sont ici de la même simplicité, pour ne pas dire pauvreté, que les premières aventures sorties l'année précédente. On retrouve ici cette propension au déguisement (et aux quiproquos grossiers qui en résultent) qui devient presque une marque de fabrique, où l'on verra Fantomas et Fandor se faire le visage d'un savant que le premier menace de kidnapper, tandis que Louis de Funès portera le costume d'un officier italien, d'un steward ou d'un pirate à l'occasion d'un bal masqué!
Ce qui change, en revanche, c'est l'importance des rôles. Hunebelle opère un rééquilibrage entre les co-vedettes du film au profit de Louis de Funès. Celui-ci, moins effacé que dans le premier "Fantômas", devient le personnage central, de sorte que l'aventure tire davantage vers la comédie. Et c'est tant mieux, car la série n'existe véritablement que par et pour le commissaire Juve et son interprète. Le pauvre Jean Marais, dans le rôle superficiel de Fandor, n'a plus que quelques bagarres pour exister (il est vrai qu'il incarne aussi Fantomas).