Un suicide, une escroquerie, un meurtre ..., des personnages se croisent le temps de quelques jours. Troisième des 4 films tournés par André Zwobada sous l'Occupation avant de poursuivre sa carrière après-guerre au Maroc. Le procédé est celui de La ronde de Schnitzler (et donc du futur film d'Ophuls) mais moins axé sur la passion amoureuse. L'élégance de la mise en scène est indéniable mais le passage d'une scène à l'autre est parfois artificiel. Il reste que les dialogues sont signés Henri Jeanson (lequel les a écrits en prison) et c'est un régal, en particulier dans la bouche de Paulette Dubost, qui a presque ici l'envergure d'une Arletty. Dans l'ensemble, l'interprétation est un point fort (hormis pour Gaby Morlay, décevante) : Jany Holt, Lise Delamare, Alerme, André Luguet, Bernard Blier. Dans ce carrefour des destins, c'est la mélancolie, la tendresse et l'humour qui prévalent. Et c'est assez agréable à regarder.