Quand on va voir un film d'action c'est pour ? L'action pardi !
L'adrénaline, la castagne, la bonne grosse baston qui fracasse !
"Farang", dernier film de Xavier Gens, l'a bien compris et a pris très au sérieux sa mission de distribuer les bourre-pifs. Au point de s'imposer comme le suprême leader de l'année niveau mano à mano. Embarquement pour la Thaïlande à bord de ce film énervé, sale et méchamment efficace.
Racontant l'exil puis la vengeance d'un expatrié français, "Farang" brode sur le canevas du seul contre tous de vidéoclub qui a fait les belles heures de Van Damme et autres yakayos. Après des décennies de fiction, n'appelons même plus ça un scénario mais un prétexte, support minimal pour l'opéra de violence à venir.
Nul mépris de ma part cependant. Primo car nombre de bons films reposent sur cette même structure. Secundo car "Farang" privilégie, lui, une vraie belle mise en place et permet donc la totale adhésion émotionnelle au personnage de Sam et son parcours. Notons d'ailleurs que Nassim Lyes est une révélation autant dans l'interprétation habitée que dans sa présence physique démentielle.
Assurant toutes ces cascades, l'acteur enchaine les chorégraphies folles, nerveuses et ultra-gores (le film est très violent) que Gens filme dans la durée, au milieu de la mêlée afin de sublimer chaque impact, chaque prouesse et d'organiser un ballet sanglant avec la mort.
Pas de posture crâneuse dans cette virtuosité filmique, simplement l'expression d'un savoir faire et d'une maitrise totale de son outil. De film en film, Gens s'affirme, s'affine tout en restant fidèle au cinéma qu'il aime et respectueux des attentes du public. De ce point de vue, on est servis et on en redemande.
Ce qui tombe bien car il nous livrera un film de requins en plein Paris l'an prochain avant de retourner à l'action. De belles pelloches en perspective et, en attendant, ce "Farang" à prendre pleine poire !