Je vis, je tue, je meurs. Et puis viendra la neige
Hiver 87, Minnesota. La neige. Puis le froid, et encore la neige. Elle recouvre tout, l'espoir, la vie, les hommes.
Quand ils n'ont plus envie de se battre, quand ils ne veulent plus rien, et quand ils se résignent, alors arrivent les frères Cohen. Ils choisissent Jerry Lundergaard, sa femme et une policière. Plus deux incapables.
Lui est ruiné, veut faire enlever sa femme pour obtenir une rançon de la part de son beau père et ainsi se rembourser. Elle semble respirer la joie de vivre apparente, symbole d'une Amérique de façade: détruite mais souriante.
Tout au long de l'histoire, les deux kidnappeurs fuient la police, se cachent et tuent. La policière responsable de l'enquête est peut-être la dernière personne à croire en quelque chose, à tenter de vivre un "rêve américain". Et inlassablement elle observe, et suis les meurtres.
Sauf que dans le Minnesota, la mort est désintéressée. Elle arrive sans prévenir, vous tombe dessus et puis s'en va, pour toucher quelqu'un d'autre. Même le sordide de la fin ne vous émeut plus car vous êtes devenu comme eux, impassibles.
Et puis la neige recouvre tout, l'espoir, la vie, les hommes.
Ainsi sont les Cohen et leur chef d’œuvre: une leçon. Parce que cette prise de conscience est nécessaire, dispensez ce film autour de vous. Il le mérite.