Fargo
7.7
Fargo

Film de Ethan Coen et Joel Coen (1996)

Fargo, une fable actuelle et sombre

Le fait divers

Le film annonce d’emblée que cette œuvre est tiré d’un fait divers.
Donc Fargo s’annonce réaliste et ne s’éloigne pas de sa mission. Ce sinistre fait divers donne donc une impression authentique et réelle : pas de mensonge, pas d’histoire farfelue, pas de délire scénaristique qui part dans tous les sens, Fargo reste simple.

En effet, Fargo, c’est la simple histoire d’une machine qui devient infernale et dépasse tous les protagonistes qui sont impliqués dans cet enlèvement : les événements ne se passent pas comme prévu et deviennent tragiques, ils s’enchaînent et montent en puissance dans la cruauté et le drame.
Une « banale » histoire (qui peut paraître compréhensible du point de vue de Jerry) qui doit bien se dérouler, se transforme en drame. Le plan établi sur cet enlèvement s’écroule et devient totalement incontrôlable. Tout échappe aux ravisseurs et à l’instigateur du crime, et ceux-ci tentent de s’adapter aux problèmes qui découlent de ce rapt.

Ces problèmes pour nos ravisseurs sont de simples faits qui deviennent dramatiques (un simple contrôle de police qui vire au drame, la récupération de la rançon qui se complique…) et surtout, l’intérêt que porte à cet affaire la policière, Marge. Marge est une flic enceinte qui découvre des corps dans la neige et s’évertue à résoudre l’affaire.


L’interprétation

Les personnages sont extrêmement bien pensés et joués. L’interprétation est juste et donc excellente. Le réalisme recherché pour ce film s’étend sur les personnages qui sont humains bien que navrants et pitoyables.
Jerry est égoïste et ridicule mais ses malheurs (qui deviennent de plus en plus tristes et exacerbés) le rendent presque touchant.
Carl et Gaear sont présentés au départ comme des petits malfrats pas très doués qui se transforment en de véritables tueurs implacables et dépassés.
Enfin, Marge représente l’humanité : elle est enceinte, elle est drôle, maligne et sympathique.
Les personnages, tout comme les faits montent « crescendo » : leurs comportements se développent, devenant intenses et s’aggravent. Ils doivent faire face aux situations qui se déroulent sous leurs yeux.


Le climat

Le ton donné est dramatique mais teinté d’un humour très noir et cynique. Cela donne beaucoup de charme à ce film. L’atmosphère est tendue et presque terrifiante.
Cet univers noir, les personnages primaires et bestiaux s’opposent aux paysages de Fargo qui sont enneigés et purs.


Conclusion

Le générique de fin nous apprend que ce film n’est pas tiré d’un fait divers, mais cela ne change rien. En effet, cette histoire inventée de toutes pièces par les Frères Coen reste sociale et dépeint des actions et une histoire qui sont tout à fait crédibles et qui, placées dans la réalité ne seraient ni gênantes, ni absurdes.

Fargo décrit donc un drame social où rien ne se passe comme prévu, où les événements s’enchaînent et échappent peu à peu à tout le monde. L’enlèvement devient incontrôlable.
Fargo est le reflet de notre société actuelle : cruelle, qui devient criminelle pour du gain et surtout, qui pense tout contrôler en vain…
Szagad
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films d'enquête

Créée

le 16 févr. 2014

Critique lue 460 fois

2 j'aime

1 commentaire

Szagad

Écrit par

Critique lue 460 fois

2
1

D'autres avis sur Fargo

Fargo
Gand-Alf
10

Le rouge et le noir.

En grand fan juvénile de Steve Buscemi, j'ai découvert "Fargo" à l'âge de treize ans et le verdict fut sans appel: je me suis fais chier comme un rat mort, n'y trouvant pas la violence décomplexée...

le 21 mai 2014

148 j'aime

37

Fargo
Sergent_Pepper
8

Vertiges de la lose

Fargo, c’est avant tout une ligne droite, cette saignée grisâtre dans la neige qui trace avec une mélancolie infinie une direction unique, aussi tragique que pathétique. Les protagonistes ont beau...

le 28 juin 2015

130 j'aime

17

Fargo
DjeeVanCleef
9

L'effet boule de neige

Un jour, à force, des gens vont en avoir marre mais la neige, purée... J'étais en sixième . De jolis cheveux qui tombaient en cascades de glace sur mes épaules de puceau. De glace parce que c'était...

le 5 janv. 2014

111 j'aime

23

Du même critique

Room
Szagad
9

Cœur de Brie

Je parle un peu de ma vie, attendez-vous à tout connaître de moi dans les moindres détails (ou à déguerpir). Brie Larson ? Ça fait pas mal d'années que je trouve cette nana vraiment chouette,...

le 1 mars 2016

37 j'aime

10

Brooklyn Nine-Nine
Szagad
9

Szagad loves 99

Il y a un an, quand un ami m’a parlé de Brooklyn Nine-Nine, j’ai été conquise par le pitch et surtout par sa phrase suivante : « je n’ai jamais ri devant une série, sauf celle-ci ». Il ne m’en...

le 9 juil. 2017

33 j'aime

2

Pyramide
Szagad
1

Pire amide

Merci de m’applaudir pour ce jeu de mots des plus drôles. Je voudrais vous parler de Pyramide de Grégory Levasseur. Le type c’est un grand pote d’Alexandre Aja, il a été scénariste et producteur de...

le 5 mai 2015

31 j'aime

9