Fast 6 est dans la lignée des transformations esquissées par le quatrième volet et pleinement opérées dès le cinquième opus. Fini donc ces films surfaits sur les belles bagnoles intrinsèquement liées aux belles donzelles trémoussant leur bikini en gros plan sur nos écrans, maintenant Fast & Furious devient une saga de films d'action dans la veine des eighties (avec son lot de qualités et de défauts). A la différence qu'il émerge de ces films un scénario, certes imparfait et peu recherché, mais qui donne aux personnages au fur et à mesure des épisodes de la consistance et un but à leur quête. Dans ce film, la volonté de récupérer une des leurs, disparue depuis Fast 4. Passons sur le traitement très léger de l'amnésie de ce personnage ; de toute façon le spectateur de ce genre de film ne vient que pour une chose : des séquences d'action anthologiques saupoudrées de vannes bien fendards de badass bodybuildés à gogo. Et de ce côté là Fast 6 ne déçoit clairement pas.
On se surprend même à trouver des qualités de mise en scène inédites chez Justin Lin : on passera sur "le rattrapage au vol" d'un personnage par un autre, complètement délirant, mais on retiendra la triple fin du film, jouant des twists et des temps morts pour donner à l'action la liberté de repartir comme bon lui semble, comme un V8 gonflé à notre insu en V12. Jouissif. La séquence finale à elle seule recèle son lot de moments forts, avec un échange habile de protagonistes dans des joutes qui ne cessent d'aller et venir selon une conduite de l'action un peu folle qui empêche toute possibilité au spectacteur de prédire à l'avance qui finira par taper sur la tronche de qui. Balèze.
Que des compliments donc, même si les défauts ne manquent pas. Mais ils sont bien peu de choses face aux promesses données par le générique finale et l'apparition du prochain ennemi qu'auront à affronter Dom' et sa bande. En trois mots : vivement le 7 !