And the road again, and again, and again, and again, and again
Après un cinquième épisode réjouissant et porté par une poursuite finale complètement folle la série Fast & Furious se devait de frapper encore plus fort pour la suite.
Harder, stronger, louder.
On retrouve toujours avec plaisir Vin Diesel et sa grosse voix, Dwayne "The Rock" Johnson et son gros cou, Paul Walker et son gr.... ah non, Paul Walker en fait on s'en fout. Mais il y a aussi quelques surprises comme la toujours charmante et énergique Gina Carano et Joe Taslim dont on a déjà pu apprécié le talent pour la tatane dans l'excellent "The Raid". D'ailleurs la principale qualité de ce Furious 6 c'est que chaque personnage a son moment de gloire, sa scène d'action à lui. Vin Diesel reste la star mais tout le casting a la chance de briller à un moment ou à un autre. L'esprit de famille lourdement marteler pendant le film est ainsi assez bien retranscrit.
Le scénario tient sur le postulat le plus nul de l'histoire de l'écriture avec un personnage mort qui en fait ne l'est pas (alors même qu'on l'a vu mourir, puis se faire enterrer dans un précédent épisode de la série) et qui, en plus, a perdu la mémoire. On retrouve notre bande de fêlés de la route dans un grand foutoir où les limites de la physique et de la raison sont abolies... du bon goût aussi, comme ce générique que n'aurait pas renié les pires séries des années 90. Certaines scènes sont justifiées n'importe comment, à l'image d'un passage en prison bien débile mais il parait que ça fait virile.
Bref c'est ultra con mais ça permet d'enchaîner régulièrement des scènes d'action burnées ou bitumées, selon l'humeur. Certaines sont vraiment cool comme la baston croisées de Carano et Taslim dans le métro ou ce char d'assaut broyant une quantité impressionnante de bagnoles sur son chemin. D'autre assez gonflantes comme la course à forte connotation sexuelle bien lourdingue entre Diesel et Rodriguez. Puisqu'on parle de machisme, le rôle de la belle Elsa Pataky est d'ailleurs assez gratiné quand on y réfléchit deux secondes. Ca envoie la purée du début à la fin, à tel point que ça donne un peu mal au crâne. Maux de tête complétés par l'imagerie insupportable de vidéo-clip et le mixage bien bourrin à base de dubstep de caniveau. Chaque moment grimpe un échelon de plus que le précédent sur l'échelle du n'importe quoi, jusqu'à un final complètement ubuesque sur la piste de décollage la plus longue de l'univers.
On est désormais plus proche de James Bond que de Point Break, matrice du premier Fast & Furious. L'imagination débridée de Justin Lin peut ainsi se lâcher mais certains débordements nuisent tout de même au délicat équilibre de l'édifice, comme cette volonté bizarre de faire sauter tout le monde dans tous les sens, comme dans un mauvais film de super-héros. C'est là où le film écorne le plus son capital sympathie : quand il se perd dans des séquences d'action "over the top" que l'abus d'images de synthèses pas toujours très jolies transforme en spectacle sans implication. Rendez-nous nos cascadeurs bon sang. A ce titre le cinquième épisode était plus frais et arrivait à faire du nawak abusé juste ce qu'il faut : ni trop, ni trop peu.
Reste un film d'action généreux et rigolo, c'est déjà pas si mal.