Il n'y a que deux manières d'appréhender Fast & Furious 9. Pas la saga, juste Fast & Furious 9 : abhorrer le trop-plein de n'importe quoi ou s'en extasier. Point barre.
La série commençait à bien partir en vrille, à proposer de l'action toujours plus over the top, des situations grotesques, des valeurs rébarbatives, des personnages cartoonesques. Ce neuvième opus, qui marque le retour de Justin Lin mais aussi de quelques gueules des précédents films venus cachetonner, est l'apogée (jusqu'au prochain) de ce dans quoi la franchise s'est aventurée : le cartoon-live. Le vrai.
Scénario abracadabrantesque, personnages caricaturaux, séquences d'action science-fictionnelles, facilités d'écriture à la limite du décent... Les producteurs, les scénaristes, l'équipe du film, tout le monde s'est mis d'accord sur pousser les potards à leur maximum, quitte à devenir une réelle parodie de plus de deux heures. Il y a tout, absolument TOUT, qui est exagéré et ça en devient sincèrement hilarant. Et il faut voir Fast & Furious 9 de cette manière : comme une bonne grosse parodie de la saga à 200 patates, où l’illogisme prévaut sur le bon sens, où la famille c'est important, où Charlize Theron fait un caméo de luxe avec une nouvelle coupe improbable, où chaque seconde transpire le foutage de gueule maîtrisé.
On pourrait au départ haïr la tournure drastique que prend la série et puis on se dit finalement que c'est ce qu'elle pouvait offrir de mieux : une franche pantalonnade qui dévoile, façon Marvel, un sincère amour de ce que la franchise représente aujourd'hui, de ce qu'elle est ou plutôt ce qu'elle est devenue. À travers la réflexion intéressante d'un personnage brisant presque le quatrième mur, à travers cette échappée dans l'espace (qui partait à la base d'un meme sur la toile), à travers les railleries du public, Fast & Furious a compris qu'il fallait embrasser le n'importe quoi plutôt que lui faire face. Et ça c'est courageux. C'est ce que fait... une famille.