Arf. Pas évident d'avoir un avis tranché sur ce « Faster ». D'un côté, je m'attendais à un tel bousin ultra-basique que la surprise est globalement des plus agréables. De l'autre, difficile de passer sous silence ce dernier quart presque risible, nous laissant un goût plus qu'amer dans la bouche. Car jusqu'ici, le boulot était fait plus que correctement. Sans être renversante, cette histoire de vengeance tenait grandement la route grâce à un rythme percutant et des choix convaincants, que ce soit dans sa volonté d'aborder les événements très « frontalement » comme de révéler au fil des minutes l'événement déclencheur et tout ce qui en découle. C'est (relativement) clair, simple sans être stupide, l'économie de mots dans les dialogues évitant de virer au nanar.
La structure a beau être (logiquement) un peu répétitive, les « exécutions » sont efficaces, percutantes et jamais trop longues (voire légèrement rapides). Surtout, George Tillman Jr. a eu la bonne idée (bien qu'assez casse-gueule à la base) d'imaginer ce personnage de tueur à gages flamboyant et presque sympathique, trouvant toutefois ses limites sur la durée. Il y a un vrai travail sur chaque rôle, chacun ayant quelque chose d'important à jouer à son échelle, renforcé par un casting conséquent et vraiment séduisant (Billy Bob Thornton, Carla Gugino, Maggie Grace, Xander Berkeley, Jennifer Carpenter, Adewale Adewale Akinnuoye-Agbaje : plaisante compagnie). Malheureusement, plus les minutes s'égrènent et plus l'on comprend que l'on se dirige vers un mysticisme religieux des plus douteux et surtout des moins convaincants, pas du tout dans le ton de ce qui avait pu être proposé jusque-là.
Qui plus est, si la révélation du fameux commanditaire était censée être une surprise, les indices laissés sont tellement peu subtils que c'est un non-événement total, si bien que le puissant dénouement que l'on était en droit d'espérer vire surtout à la quasi-parodie, les éléments évoqués précédemment empêchant cette noirceur revendiquée de fonctionner ne serait-ce qu'un peu. Dommage, car « Faster » avait de solides arguments à faire valoir dans un registre action habile, loin d'être aussi négligeable qu'on pouvait le craindre. Cela se tente donc, mais autant connaître à l'avance cette regrettable sortie de route finale...